Le gouvernement de Bachar al-Assad, à la tête de la Syrie depuis près d’un quart de siècle, s’est effondré ce dimanche après une offensive fulgurante des forces rebelles sur Damas. Le président syrien a quitté le pays via l’aéroport international de la capitale, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Ce changement marque la fin d’une période politique qui avait débuté en 1971, année où Hafez al-Assad, père de Bachar, était arrivé au pouvoir. Les groupes rebelles, menés par des islamistes radicaux, ont rapidement pris le contrôle des institutions gouvernementales et du palais présidentiel, annonçant l’avènement d’une « nouvelle ère » pour le pays.
Une transition sous haute surveillance
Les rebelles victorieux tentent d’organiser une transition ordonnée du pouvoir. Le Premier ministre Mohamed al-Jalali s’est déclaré prêt à collaborer avec tout nouveau « leadership » choisi par le peuple syrien, restant à son poste pour faciliter la passation des institutions publiques. Le commandant Abou Mohammad al-Jolani, chef de la coalition rebelle Hayat Tahrir al-Sham, a ordonné à ses forces de préserver les bâtiments gouvernementaux et interdit les tirs de célébration. Les nouvelles autorités ont également annoncé la libération des détenus de la prison de Sednaya. La communauté internationale suit attentivement ces développements, comme en témoigne la vigilance du président américain Joe Biden, qui surveille ces « événements extraordinaires » selon la Maison Blanche.
Les silences révélateurs de Moscou
La rapidité de l’effondrement du gouvernement syrien soulève des questions sur le rôle de la Russie dans ces dernières heures décisives. Il y a une décennie, l’intervention militaire de Moscou en 2015 avait permis au gouvernement syrien de maintenir son autorité alors qu’il faisait face à une importante progression des rebelles. Les frappes aériennes russes et le soutien logistique avaient contribué à la reprise de territoires essentiels. Or, face à l’offensive éclair des rebelles sur Damas, l’absence d’intervention russe notable suggère un changement dans la position de Moscou envers son allié historique. Ce conflit, qui a entraîné le déplacement de la moitié de la population syrienne et l’exil d’un quart des habitants, entre dans une nouvelle phase. Les forces kurdes, par la voix de leur commandant Mazloum Abdi, ont salué ce moment « historique« , appelant à la construction d’une « nouvelle Syrie fondée sur la démocratie et la justice ».
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