Uranium du Niger: l’Europe s’en sort après les déboires de la France

RHJ/Getty Images

En juillet 2023, le Niger a marqué un tournant historique avec l’avènement d’un nouveau gouvernement qui a rapidement remis en question les accords historiques avec la France. Cette décision souveraine a mis fin à des décennies de mainmise française sur l’exploitation de l’uranium nigérien, notamment à travers Orano (ex-Areva) qui gérait les mines d’Arlit et d’Akokan. La France, qui tirait jusqu’alors une part significative de son uranium du Niger pour alimenter ses centrales nucléaires, s’est vue contrainte de chercher d’autres sources d’approvisionnement, laissant place à de nouveaux acteurs sur le marché nigérien.

Une renaissance de l’industrie uranifère nigérienne

Global Atomic bouleverse désormais le paysage minier nigérien avec son projet phare de Dasa. L’entreprise canadienne vient de concrétiser un accord majeur avec un opérateur européen du nucléaire, prévoyant la livraison annuelle de 260 000 livres d’uranium dès 2026, sur une période de trois ans. Cette transaction témoigne de la capacité du Niger à attirer de nouveaux partenaires internationaux et à valoriser ses ressources naturelles. La mine de Dasa promet une production impressionnante de 68,1 millions de livres d’uranium sur 23 ans, selon l’étude de faisabilité de 2024.

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Un positionnement stratégique sur le marché mondial

Le Niger affirme sa position centrale sur l’échiquier mondial de l’uranium alors que la demande mondiale connaît une croissance exponentielle. La décision de vingt pays, dont la France et les États-Unis, de tripler leur capacité nucléaire installée renforce l’importance stratégique des gisements nigériens. Global Atomic, qui a déjà sécurisé des contrats pour 12,5% de sa production future, poursuit activement ses négociations commerciales. Le développement simultané d’autres sites, comme celui d’Azelik, confirme la montée en puissance du Niger comme fournisseur clé du combustible nucléaire sur le marché international. Cette diversification des partenariats permet au pays de maximiser les retombées économiques de ses ressources naturelles tout en renforçant son autonomie décisionnelle.

Un pivot diplomatique enrichissant

Le Niger a également diversifié ses alliances diplomatiques et économiques au-delà du secteur uranifère. Suite au changement de gouvernement, le pays sahélien a renforcé ses liens avec la Russie, qui propose une coopération militaire et énergétique approfondie, tandis que la Chine multiplie les investissements dans les infrastructures minières nigériennes. La Turquie et l’Iran émergent aussi comme des partenaires de choix, offrant leur expertise technique et leur soutien diplomatique. Ces nouvelles alliances stratégiques permettent au Niger de diversifier ses débouchés commerciaux et d’obtenir des conditions plus avantageuses pour l’exploitation de ses ressources naturelles, marquant ainsi une rupture définitive avec l’ancienne relation de dépendance vis-à-vis de la France.

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