Des milliers de manifestants ont envahi les rues des principales villes du Burkina Faso, du Mali et du Niger pour célébrer le premier anniversaire de leur retrait de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest. Cette décision historique, annoncée le 28 janvier 2024, avait conduit à la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), transformant profondément le paysage politique régional. Dans la capitale burkinabè, la foule brandissait les drapeaux des trois nations, exprimant son rejet de la CEDEAO et son soutien aux nouvelles orientations politiques.
Une mobilisation populaire sans précédent
À Ouagadougou, la journée a commencé par une cérémonie officielle au ministère des Affaires étrangères, suivie d’un rassemblement massif à la Place de la Nation. Les manifestants, venus par milliers, scandaient des slogans hostiles à la CEDEAO et à la France, tout en affichant leur soutien aux présidents Traoré, Goïta et Tiani. Dans la région du Centre-Est, les écoles ont suspendu leurs cours pour permettre aux élèves de participer aux manifestations. La ville de Bobo-Dioulasso, capitale économique du pays, a également connu une mobilisation exceptionnelle à la Place Thiéffo Amoro, tandis que Fada et Tenkodogo ont vu leurs habitants descendre en masse dans les rues.
L’unité populaire comme force motrice
Cette démonstration de force populaire s’est étendue aux trois pays de l’AES, illustrant l’adhésion des populations à cette nouvelle alliance. Le Premier ministre burkinabè, Jean Emmanuel Ouédraogo, présent parmi les manifestants, a souligné la détermination des trois États à poursuivre leur chemin indépendamment de la CEDEAO. Les organisateurs ont réussi leur pari en transformant cette journée en manifestation d’unité nationale, notamment grâce à l’appel à une « ville morte » qui a favorisé une participation massive.
Les nouvelles ambitions de l’Alliance
Au-delà des célébrations populaires, l’AES concrétise ses projets d’intégration. Le lancement d’un passeport biométrique commun, annoncé par le général Assimi Goïta et prévu pour le 29 janvier 2025, symbolise cette volonté d’union. La Coalition nationale des associations de la veille citoyenne (CNAVC) pousse même plus loin en réclamant la création d’une monnaie commune, signe d’une indépendance totale. Malgré les tentatives de la CEDEAO de prolonger les discussions de six mois, les ministres des Affaires étrangères des trois pays maintiennent leur cap, forts du soutien populaire manifesté lors de cette journée historique.
Niger : meeting à #Agadez ce 28 janvier 2025 marquant la sortie définitive des pays de l'#AES (#Niger, #Mali, #Burkina) de la #CEDEAO. Une mobilisation qui se tient dans plusieurs villes du Niger et dans les autres pays de l'AES. pic.twitter.com/g5MbbvS5OI
— Ahmadou Atafa (@AhmadouAtafa) January 28, 2025
Meeting de soutien à l'AES : L'hymne de la victoire, le Ditanyè entonné à la Place de la Révolution de Ouagadougou
— Burkina 24 (@burkina24) January 28, 2025
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