La tension était palpable ce lundi au tribunal correctionnel où Nicolas Sarkozy a témoigné dans l’affaire du présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Cette journée marque la première prise de parole approfondie de l’ancien président sur le fond du dossier depuis le début du procès le 6 janvier dernier.
Sarkozy adopte se défend malgré les charges
Face aux questions de la présidente Nathalie Gavarino sur sa rencontre avec Mouammar Kadhafi en 2005, Nicolas Sarkozy a livré un témoignage émotif. « C’est pour moi douloureux de répondre à une question pareille », a-t-il déclaré, qualifiant de « grotesque » l’hypothèse d’une demande de financement lors de cette entrevue. L’ancien chef d’État a détaillé sa première visite à Tripoli, réfutant point par point les accusations selon lesquelles il aurait sollicité un soutien financier du dirigeant libyen pour sa future campagne présidentielle.
Des arguments techniques au cœur du débat
Nicolas Sarkozy a particulièrement insisté sur les aspects logistiques de sa rencontre avec Kadhafi, contestant la possibilité même d’une tractation financière. Il a notamment souligné la présence permanente d’interprètes, dont l’un était proche du président Chirac, rendant selon lui impossible toute discussion confidentielle. L’accusation avance cependant que le pacte n’aurait pas été conclu lors de cette rencontre officielle, mais lors d’un dîner préalable avec Claude Guéant.
Les enjeux d’un procès historique
Le procès, qui se poursuivra jusqu’au 10 avril, examine des accusations graves de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs. Nicolas Sarkozy encourt dix ans d’emprisonnement, 375 000 euros d’amende et une possible inéligibilité de cinq ans. Tout au long de son intervention, l’ancien président a maintenu sa ligne de défense : « Il n’y a pas eu de financement libyen » de sa campagne, exigeant des « preuves concrètes » pour étayer les accusations portées contre lui. Cette journée d’audience marque un tournant dans ce procès qui mêle relations internationales et financement politique.
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