Le Gabon fait face à une nouvelle tension financière, alors que la Banque mondiale a décidé de suspendre ses décaissements en raison d’arriérés de dettes accumulées par le pays. Cette suspension, confirmée par le ministère des Comptes publics dans un communiqué du 10 janvier, marque la deuxième fois en moins d’un an que l’institution internationale prend cette décision. Les autorités gabonaises se trouvent donc confrontées à une situation financière de plus en plus complexe, avec un endettement public qui ne cesse de croître.
Le montant des arriérés de dettes s’élève à 17 milliards de francs CFA, soit environ 26 millions d’euros, à la date du 10 janvier 2025. Ce retard dans le remboursement des engagements financiers du Gabon est le résultat de plusieurs facteurs, selon le communiqué officiel du ministère des Comptes publics. Parmi ces facteurs, on cite notamment l’insuffisance de la mobilisation de ressources sur le marché international, un problème récurrent pour le pays.
Les autorités gabonaises mentionnent également des dépenses sociales importantes, mises en place pour répondre aux besoins urgents des populations. Ces dépenses, qualifiées de « mesures sociales additionnelles fortes » ont exacerbé la pression sur les finances publiques. Enfin, les investissements dans des opérations stratégiques essentielles pour le développement du pays ont contribué à aggraver la situation budgétaire.
La situation financière du Gabon s’inscrit dans un contexte de dépenses publiques en forte augmentation. Le projet de loi de Finances pour 2025 prévoit une augmentation du budget de plus de 40 milliards de francs CFA, dans un climat de tensions économiques. Cette hausse des dépenses a été observée par la Commission économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) lors de son sommet extraordinaire de décembre dernier, où la situation budgétaire du Gabon a été un sujet de préoccupation.
En dépit de cette situation alarmante, les autorités gabonaises tentent de rassurer les partenaires financiers et la communauté internationale. Le gouvernement affirme avoir remboursé plus de 1 210 milliards de francs CFA en 2024, un effort substantiel pour alléger la dette publique. De plus, les autorités gabonaises insistent sur leur volonté de résorber les arriérés dans les meilleurs délais, en mettant en place des mesures concrètes pour améliorer la gestion des finances publiques.
Lors de ses vœux au corps diplomatique le 9 janvier 2025, le président de la transition a également sollicité l’assistance technique du FMI pour aider le pays à assainir ses finances publiques. Il a exprimé la nécessité de renforcer le cadre macro-économique du pays afin de garantir une meilleure stabilité financière à long terme.
Malgré cette suspension temporaire de ses décaissements, la Banque mondiale a assuré qu’elle reste engagée aux côtés du Gabon. L’institution internationale a confirmé sa volonté de soutenir le pays dans son processus de réformes économiques et financières, tout en soulignant l’importance de rétablir une gestion saine des finances publiques pour assurer une croissance durable.
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