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Année 2025 : nouvelles pressions financières, fiscales et économiques pour les Béninois

Photo d'illustration : ORTB

Le début de l’année 2025 au Bénin est marqué par des décisions économiques et fiscales qui suscitent de vives réactions au sein de la population. L’augmentation des prix de l’essence et du gazoil, la mise en place de nouvelles taxes sur les transactions financières en liquide supérieures à 100 000 francs Cfa, ainsi que des exigences renforcées concernant la justification des sources de financement pour l’achat de domaines agricoles supérieurs à 20 hectares, constituent des mesures phares du gouvernement béninois qui modifient le paysage économique et financier du pays. Les Béninois vont devoir faire face à de nouvelles pressions fiscales, économiques et financière dès le début de cette nouvelle année. Certaines mesures gouvernementales , loin d’améliorer le niveau de vie des citoyens, contribuent plutôt à affaiblir davantage le pouvoir d’achat déjà reconnu par le president de la république dans son discours sur l’état de la nation comme étant Faible.

Hausse du prix de l’essence et du gasoil

Dans un contexte économique mondial marqué par la hausse des prix du pétrole brut, le gouvernement béninois a annoncé une nouvelle augmentation des prix de l’essence et du gazoil. Cette hausse, bien que déjà anticipée par de nombreux observateurs, impacte directement le pouvoir d’achat, déjà très faible, des béninois. Selon les nouvelles tarifications, le prix du litre d’essence a augmenté de 15 f alors que celui du gasoil a connu une hausse de 20 f par litre. Pour de nombreux citoyens, cette mesure constitue une pression supplémentaire. Le secteur du transport, en particulier, risque de subir de plein fouet ces augmentations, entraînant des hausses des prix des biens et services. Les conducteurs, les transporteurs et les commerçants expriment leurs préoccupations face à cette situation qui pourrait aggraver la situation économique de certaines couches vulnérables de la population. Déjà que les contrôles policiers sont multiples sur les axes routiers, réduisant les marges de manoeuvre des transporteurs et des voyageurs, le coût du taxi pour quitter une ville pour l’autre pourrait subir bientôt une augmentation, renforçant alors la faiblesse du pouvoir d’achat des polpulations. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)

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Une nouvelle mesure fiscale

Une autre mesure qui soulève de nombreuses interrogations concerne la taxation des transactions financières en liquide supérieures à 100 000 francs Cfa. Selon les nouvelles dispositions fiscales, toute transaction de cette envergure sera désormais soumise à une taxe de 1%, certainement dans le but de lutter contre l’économie informelle et de renforcer la transparence financière. Si le gouvernement justifie cette initiative comme étant une lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les citoyens et les entreprises s’inquiètent des conséquences que cette mesure pourrait avoir sur la fluidité des échanges économiques.

Les petites entreprises, qui fonctionnent principalement en espèces, et les citoyens qui effectuent des paiements importants en liquide, risquent d’être pénalisés par cette nouvelle fiscalité. Par ailleurs, les mécanismes de mise en œuvre et de contrôle de cette mesure restent flous et suscitent des interrogations quant à son efficacité réelle.

Justification des sources de financement pour l’achat de domaines agricoles

L’autre mesure concerne l’obligation pour les acheteurs de domaines agricoles de plus de 20 hectares de justifier l’origine de leurs financements. Cette nouvelle réglementation vise à assurer une plus grande transparence et à lutter contre les pratiques foncières opaques qui ont longtemps caractérisé le secteur agricole béninois. Elle cherche aussi certainement à garantir que les terres agricoles ne soient pas utilisées à des fins spéculatives, en permettant au gouvernement de suivre les grandes transactions foncières.

Bien que cette initiative soit perçue positivement par certains défenseurs de la justice sociale et de la protection des terres agricoles, elle pourrait également décourager certains investisseurs locaux et étrangers, qui risquent de se heurter à des obstacles administratifs et à une complexité accrue dans le processus d’acquisition de terres agricoles. Mieux, en fixant ces normes, le gouvernement n’a pas pris en compte le fait que le prix d’achat d’une seule parcelle dans certaines villes aujourd’hui au Bénin, fait plusieurs fois le prix d’achat de 20 hectares de terre agricole. On se demande alors quelle est la réelle motivation du gouvernement de Patrice Talon en prenant une pareille mesure.

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Ces nouvelles mesures, combinées à d’autres réformes économiques, montrent que 2025 sera une année de pression financière et fiscale pour les béninois.  Les autorités béninoises devront trouver un équilibre entre la nécessité de renforcer les finances publiques, de lutter contre l’économie informelle et de promouvoir des investissements durables, tout en prenant en compte les réalités sociales et économiques du pays.  

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