Armé pour sa sécurité, Ibrahim Traoré fait sensation au Ghana

Ibrahim Traoré (Photo Présidence)

La présence du capitaine Ibrahim Traoré, chef militaire du Burkina Faso, lors de l’investiture du président ghanéen John Mahama, a attiré l’attention pour une raison singulière : il portait un pistolet à la taille. Ce geste inhabituel a suscité des interrogations sur le respect des protocoles de sécurité et la confiance dans les mesures de protection des autorités ghanéennes. Bien qu’il ne soit pas clair si Traoré avait obtenu une autorisation préalable pour porter une arme, le nouveau gouvernement ghanéen n’a pas répondu aux demandes de clarification à ce sujet.

La situation est survenue dans un contexte tendu marqué par les divergences diplomatiques en Afrique de l’Ouest. En effet, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, tous dirigés par des régimes militaires, se sont dissociés de la CEDEAO pour créer une alliance parallèle, exacerbant les divisions régionales. Cette décision a amplifié les préoccupations sur les relations diplomatiques, en particulier entre le Ghana et le Burkina Faso, qui ont déjà connu des désaccords, notamment après des accusations portées par l’ancien président Nana Akufo-Addo. Des experts en sécurité ont exprimé des opinions divergentes sur l’apparition armée de Traoré. Vladmir Antwi Danso, analyste en sécurité, a souligné que la responsabilité de la sécurité des dirigeants étrangers incombe généralement à l’État hôte. Il estime qu’une mauvaise coordination entre les forces de sécurité des deux pays pourrait expliquer cet incident, suggérant une faille dans la gestion des protocoles.

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De son côté, le colonel à la retraite Festus Aboagye a indiqué que des accords bilatéraux spécifiques peuvent autoriser des exceptions. Selon lui, Traoré aurait pu recevoir une autorisation pour porter son arme et son uniforme militaire dans un cadre limité, sans que cela représente une menace directe. Il a toutefois jugé exagérées les spéculations sur une éventuelle intention de nuire. Cette interprétation a été partagée par Emmanuel Bensah, spécialiste des questions d’intégration régionale, qui a qualifié le port d’une arme par un dirigeant militaire lors d’une cérémonie démocratique de « geste embarrassant ».

Malgré cette controverse, la présence de Traoré à cette cérémonie a été interprétée comme un signal diplomatique important visant à apaiser les tensions entre Accra et Ouagadougou. Le Ghana joue un rôle crucial dans la lutte contre l’insurrection djihadiste qui sévit au Burkina Faso et menace la région côtière ouest-africaine. Alors que l’Alliance des États du Sahel accuse la CEDEAO de déstabilisation, la participation de Traoré à une transition démocratique au Ghana pourrait être perçue comme une tentative de réaffirmer des liens régionaux.

Une réponse

  1. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    Il a simplement singé SANKARA

    \\\\.///
    (@_@)

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