Les prochaines élections présidentielles, prévues pour octobre 2025, attireront sans doute une compétition intense, avec plusieurs personnalités politiques qui ont des ambitions. Le président camerounais, Paul Biya, a été officiellement désigné par son entourage comme candidat à l’élection présidentielle de 2025. Cette annonce a été faite par le président de l’Assemblée nationale, Cavayé Yéguié Djibril, qui a précisé que Biya serait le « candidat de la région de l’Extrême-Nord« . Selon la Constitution camerounaise, il n’existe ni limite d’âge ni restriction sur le nombre de mandats présidentiels, ce qui permet à Paul Biya de briguer un nouveau mandat, son huitième, malgré ses 91 ans. Cette nouvelle relance les spéculations sur sa volonté de continuer à gouverner, malgré son âge avancé et la crise politique que traverse le pays.
Alors que certains prévoient un changement de leadership, la possibilité d’une nouvelle candidature de Biya semble se confirmer. Parmi les opposants à Paul Biya, Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), reste un prétendant de taille. Kamto, qui a revendiqué la victoire lors de l’élection de 2018 avant d’être largement défait, a su se faire une place sur la scène politique en critiquant vivement le régime en place. D’autres figures de l’opposition, comme Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF) et Akere Muna, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, sont également pressenties pour se présenter. Cependant, l’opposition peine à s’unir derrière un candidat unique, ce qui pourrait profiter à Paul Biya et à son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).
Paul Biya, né le 13 février 1933 à Mvomeka’a, est l’un des dirigeants les plus anciens d’Afrique. Il a accédé à la présidence du Cameroun en 1982, succédant à Ahmadou Ahidjo après la démission de ce dernier. Biya, qui avait occupé plusieurs postes importants dans l’administration, notamment celui de Premier ministre, a progressivement consolidé son pouvoir au fil des années. Son régime a été marqué par des réformes économiques et politiques, surtout dans les années 1990, avec une libéralisation partielle. Toutefois, ces réformes n’ont pas suffi à apaiser les critiques concernant son autoritarisme et la répression systématique de l’opposition, en particulier lors des élections présidentielles souvent entachées de soupçons de fraude. Depuis 2016, le Cameroun fait face à une grave crise dans ses régions anglophones, où des séparatistes réclament l’indépendance ou une plus grande autonomie, déclenchant un conflit violent qui dure encore aujourd’hui.
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