Le Kremlin a annoncé mercredi 14 mai la composition de sa délégation pour les pourparlers avec l’Ukraine à Istanbul. Vladimir Poutine ne faisant pas partie des représentants russes, la rencontre tant attendue avec Volodymyr Zelensky n’aura finalement pas lieu. La délégation russe sera dirigée par le conseiller présidentiel Vladimir Medinski, accompagné du vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine et du vice-ministre de la Défense Alexandre Fomine.
Ces négociations interviennent à un moment crucial où les tensions entre les deux pays n’ont jamais été aussi fortes depuis le début du conflit. Dimanche dernier, le président russe avait proposé des « négociations directes » avec l’Ukraine « sans conditions préalables« , suggérant qu’elles pourraient aborder « les causes profondes du conflit » qui dure depuis plus de trois ans. Il n’avait pas exclu la possibilité d’instaurer « un nouveau cessez-le-feu« , une proposition formulée après la réunion des dirigeants européens à Kiev.
Une initiative diplomatique accueillie avec prudence
Face à cette proposition inattendue, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait rapidement donné son accord. « J’attendrai Poutine en Turquie jeudi. Personnellement. J’espère que cette fois, les Russes ne chercheront pas d’excuses« , avait-il déclaré lundi sur le réseau social X. Ce mercredi, il a réaffirmé que l’Ukraine était « prête à toutes les formes de négociations » pour mettre fin au conflit déclenché par la Russie en 2022.
L’absence du président russe marque toutefois un recul significatif dans ce processus diplomatique naissant. Cette situation intervient alors que les États-Unis et l’Europe avaient récemment émis une proposition de cessez-le-feu, jusqu’ici ignorée par Moscou. Donald Trump, de son côté, avait évoqué « la possibilité » de se rendre en Turquie si Poutine y était présent, et avait exhorté Kiev et Moscou à se rencontrer sans délai pour trouver « une possible fin au bain de sang« .
Un dialogue rompu depuis des années
Ces pourparlers représentent la première tentative de discussion directe entre l’Ukraine et la Russie depuis les négociations avortées qui avaient suivi le déclenchement de l’offensive russe à grande échelle en février 2022. Ces précédentes discussions, également tenues en Turquie, n’avaient abouti ni à la paix ni à un cessez-le-feu.
Alors que le conflit entre dans sa quatrième année avec un bilan humain et matériel désastreux, ces négociations à Istanbul, malgré l’absence de Poutine, pourraient constituer une première étape vers la reprise d’un dialogue diplomatique. Cependant, les attentes restent mesurées quant à la possibilité d’avancées significatives dans ce contexte de méfiance réciproque.
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