Le cadmium, métal lourd toxique présent naturellement dans l’environnement, représente une menace sérieuse pour la santé humaine. Son accumulation progressive dans l’organisme peut entraîner des dysfonctionnements rénaux, une fragilisation osseuse et augmenter les risques de cancer. Particulièrement préoccupante chez les enfants, cette contamination provient principalement de l’alimentation, notamment des céréales et légumes cultivés sur des sols enrichis en engrais phosphatés.
Une enquête télévisée qui fait réagir
Un reportage de Zone Interdite diffusé sur M6 ce dimanche 26 janvier a provoqué une onde de choc en pointant du doigt la qualité des engrais phosphatés marocains. L’émission a notamment mis en lumière plusieurs cas inquiétants, dont celui d’une famille de Charente-Maritime contrainte d’interdire à son enfant de jouer dans son jardin contaminé. Les analyses présentées dans le documentaire révèlent une présence généralisée de cadmium dans l’alimentation française, avec des taux particulièrement élevés dans le pain, les pâtes et les céréales.
Des accusations rejetées par le Maroc
Face à ces allégations, le Maroc oppose des arguments chiffrés via ses organes de presse. Premier producteur mondial de phosphates, le royaume affirme que ses exportations d’engrais vers l’Union européenne respectent scrupuleusement la limite réglementaire de 60 mg/kg de P2O5 fixée par le règlement européen de 2019. Depuis le début de l’année 2025, le pays va même au-delà des exigences en maintenant une teneur en cadmium inférieure à 20 mg/kg de P2O5, ce qui lui permet d’obtenir l’étiquetage « faible teneur en cadmium« .
Une controverse aux enjeux multiples
La polémique met en lumière les tensions entre impératifs économiques et sanitaires. Le reportage évoque notamment un système de droits de douane favorisant les importations marocaines au détriment de phosphates moins contaminés en provenance des États-Unis ou d’Arabie Saoudite. Le cardiologue Pierre Souvet, interrogé dans l’émission, alerte sur des taux de contamination préoccupants : les Français présenteraient des concentrations en cadmium trois fois supérieures à celles des Américains, avec une situation encore plus alarmante chez les enfants.
Cette controverse intervient alors que Santé Publique France révèle qu’un adulte sur deux et un enfant sur cinq présentent des taux excessifs de cadmium. Le Maroc, de son côté, souligne son engagement pour une agriculture durable et dénonce un reportage qu’il juge partial, omettant selon lui des éléments essentiels sur les contrôles rigoureux appliqués à sa production d’engrais phosphatés. L’affaire illustre la complexité des enjeux liés à la sécurité alimentaire mondiale, où les considérations sanitaires se heurtent aux réalités économiques et aux relations commerciales internationales.
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