Le Maroc s’affirme comme un médiateur crucial entre l’Occident et les pays du Sahel, comme l’illustre la récente libération de quatre agents français de la DGSE détenus au Burkina Faso. Cette libération, obtenue grâce à l’intervention directe du roi Mohammed VI auprès du capitaine Ibrahim Traoré, démontre l’influence grandissante du royaume chérifien dans la région.
Cette médiation représente un service important rendu à la France, avec qui le Maroc a récemment renoué des relations diplomatiques après une période de tension. Pour Paris, dont les relations avec Ouagadougou se sont considérablement détériorées, l’intervention marocaine était précieuse, les autorités burkinabè ayant fait de la rupture avec l’ancienne puissance coloniale un élément central de leur politique.
Une expertise diplomatique reconnue
Le succès diplomatique marocain ne se limite pas à ce cas isolé. Le royaume a également joué un rôle déterminant dans la libération d’autres otages occidentaux au Sahel, notamment un officier de sécurité roumain et un ingénieur allemand. Cette capacité de médiation s’appuie sur l’expertise des services de renseignement marocains et sur une approche diplomatique privilégiant le dialogue avec les nouvelles autorités sahéliennes.
Le Maroc se distingue par sa stratégie d’influence multidimensionnelle dans la région, combinant coopération sécuritaire, présence économique et influence religieuse. Sans condamner les changements de régime, le royaume maintient des relations constructives avec les nouvelles autorités, proposant son expertise en matière de défense et de sécurité.
Une présence sous diverses au Sahel
L’influence marocaine se matérialise également par des investissements concrets, comme l’illustre l’inauguration d’une centrale thermique à Niamey ou la construction d’une clinique périnatale à Bamako. Cette approche pragmatique, dépourvue de conditions politiques, permet au Maroc de renforcer sa position d’interlocuteur privilégié dans la région, y compris auprès de pays comme le Mali qui ne partagent pas sa position sur la question du Sahara occidental.
Laisser un commentaire