La situation politique au Mali est marquée par une instabilité profonde, conséquence de plusieurs années de crises successives. Depuis 2012, le pays traverse une période de turbulences, accentuée par l’occupation du nord et du centre par des groupes armés, dont certains liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. En août 2020, un coup d’État a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), excité par des frustrations populaires liées à la mauvaise gestion de la crise sécuritaire et à des allégations de corruption. Un groupe de militaires dirigé par le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir et instauré une transition politique, promettant des réformes et un retour à un gouvernement civil. Une charte de transition a été adoptée en septembre 2020, créant un gouvernement de transition dirigé par un président, Bah Ndaw, et un vice-président, Assimi Goïta. Cependant, la transition a été perturbée en mai 2021 lorsque Goïta a renversé le gouvernement de transition, affirmant que Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane n’avaient pas respecté leurs engagements. Assimi Goïta est devenu le président de la transition après ce coup d’État.
Le 1ᵉʳ janvier 2022, la junte militaire a présenté un plan prévoyant des élections générales en 2026, mais ce délai a été mal accueilli par certains acteurs politiques et la communauté internationale. Le mercredi 22 janvier 2025, plusieurs partis politiques maliens, dont M5-RFP Mali Koura, ADEMA PASJ, YÉLÉMA, et PS Yelen Kura, ont exprimé leurs préoccupations concernant le manque de clarté autour de la transition. Dans une déclaration officielle, ils ont insisté sur la nécessité d’un agenda précis pour le retour à l’ordre constitutionnel. Ils ont rappelé que le retour à la normalité, prévu pour 2022 puis reporté à 2023, reste incertain, ce qui maintient le peuple malien dans une situation d’incertitude. Face à ce flou, les partis signataires ont demandé l’instauration d’un cadre de concertation inclusif entre le gouvernement et la classe politique, ainsi que l’élaboration d’un calendrier électoral précis avant la fin du premier trimestre 2025. Ils ont également réclamé une transition participative et urgente, tout en menaçant d’utiliser tous les moyens légaux pour obtenir la mise en place de cet agenda.
Assimi Goïta, né le 30 novembre 1983 à Bamako, est l’un des principaux acteurs de la transition au Mali. Après une formation militaire au Mali et en France, il est devenu un membre influent des forces spéciales de l’armée malienne, souvent impliquées dans des missions sensibles. Son rôle dans la gestion de la crise sécuritaire au Mali, notamment face aux groupes djihadistes, a fait de lui une figure clé dans le pays. Cependant, ses actions ont suscité des réactions mitigées sur la scène internationale, surtout en raison de son rapprochement avec la Russie, qui inquiète les pays occidentaux, dont la France et l’Union européenne. Bien que Goïta ait promis une réorganisation des institutions et une réconciliation nationale, ses méthodes et la gestion de la transition continuent de soulever des interrogations sur la nature de l’avenir politique du Mali.
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