Niger: l’entreprise française Orano lance un autre arbitrage contre l’état

Mine d'uranium au Niger (Orano)

L’entreprise française Orano a engagé un deuxième arbitrage international contre le Niger. Ce recours, annoncé le 21 janvier 2025, fait suite à la perte de contrôle de sa filiale Somaïr, la société qui exploite la dernière mine d’uranium active du pays. Ce contentieux porte sur la commercialisation de la production de cette mine, un dossier sensible dans un contexte déjà tendu entre le groupe français et l’État nigérien. Orano dénonce l’entrave des autorités nigériennes à la bonne marche de son activité, ce qui a aggravé la situation financière de Somaïr, en particulier avec la mise sous séquestre de 1050 tonnes de concentré d’uranium, d’une valeur estimée à 300 millions d’euros.

Le différend entre Orano et Niamey prend racine dans des décisions récentes prises par le gouvernement militaire nigérien. Après des années de désaccords sur le projet d’exploitation du gisement d’Imouraren, le Niger a retiré son permis d’exploitation à Orano, une mesure qui a été un coup dur pour l’entreprise française. En plus de ce retrait, les autorités ont également pris le contrôle de la filiale Somaïr fin 2023. Orano, qui détient une participation de 63,4 % dans Somaïr, affirme que les actions du gouvernement nigérien ont lourdement impacté sa capacité à mener ses opérations efficacement, en particulier en ce qui concerne la commercialisation du concentré d’uranium produit.

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Face à ces blocages, Orano a décidé de suspendre les dépenses liées à l’exploitation de la mine, une décision prise lors de son conseil d’administration en novembre dernier. L’objectif de cette mesure est de préserver les ressources financières du groupe pour garantir le paiement des salaires de ses employés, alors que la situation financière de Somaïr se dégrade. Le conflit entre Orano et le Niger pourrait avoir des conséquences sur l’industrie minière de l’uranium, notamment dans la région, où le groupe français était l’un des principaux acteurs. La production d’uranium du groupe, qui incluait auparavant des sites au Kazakhstan et au Canada, était d’environ 7 100 tonnes par an, et le Niger représentait une part significative de cette production avant les récentes perturbations.

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