Depuis mars 2023, un groupe d’historiens camerounais et français a travaillé à l’élaboration d’un rapport exhaustif sur le rôle de la France au Cameroun, tant pendant la colonisation qu’après l’indépendance. Ce projet, dirigé par la chercheuse Karine Ramondy, a été mis en place dans le cadre d’une commission conjointe lancée par le président Emmanuel Macron en 2022, à la suite de sa visite au Cameroun. L’objectif de cette commission est de clarifier les actions de la France, notamment en ce qui concerne la répression des mouvements indépendantistes camerounais, souvent qualifiée de « guerre du Cameroun ». Macron a souligné l’importance de traiter ce « sujet refoulé » et de rendre des responsabilités de manière factuelle, en reconnaissant qu’il s’agissait d’un volet largement ignoré de l’histoire de la colonisation et de l’après-indépendance.
Ce rapport, qui a été présenté au président Paul Biya après sa remise à Emmanuel Macron, couvre la période de 1945 à 1971 et explore en profondeur le rôle de la France dans la répression des indépendantistes, menée d’abord par l’armée française, puis après l’indépendance, par le régime d’Ahmadou Ahidjo. Plus de 1 000 pages composent ce document, qui non seulement retrace les événements, mais propose également des recommandations. Les travaux des historiens visent à établir une vision plus complète et précise de cette période tumultueuse, souvent marquée par des violences que peu de documents officiels ont exposées jusqu’à présent. Ces recherches sont considérées comme un moyen pour la France de mieux comprendre et reconnaître son passé colonial et ses implications dans les conflits postcoloniaux au Cameroun.
Cependant, la remise de ce rapport ne fait pas l’unanimité au Cameroun, où plusieurs voix s’élèvent contre l’initiative, estimant qu’elle pourrait exonérer la France de sa responsabilité historique. Pour certains observateurs, cette démarche semble insuffisante, voire suspecte. Des personnalités comme Anicet Ekane, du Manidem, et d’autres intellectuels camerounais soulignent que la France, en tant qu’ex-colonisateur, ne peut être objective dans l’analyse de ses propres actions répressives. Ce rapport est perçu par certains comme une tentative de désengager la responsabilité de la France et surtout, d’éviter une véritable reconnaissance des crimes commis. En parallèle, des critiques pointent du doigt la réticence du gouvernement camerounais à ouvrir complètement les archives sur cette période et à organiser des commémorations officielles pour les figures emblématiques de la résistance camerounaise, comme Ruben Um Nyobe et Félix Moumié, tombés sous les balles françaises.
Dans le cadre de la politique extérieure, le Cameroun entretient des relations étroites avec la France, ancienne puissance coloniale, mais aussi avec d’autres acteurs régionaux et internationaux. Le pays fait partie de plusieurs organisations internationales telles que l’Union africaine (UA), la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et l’Organisation des Nations Unies (ONU). Sur le plan économique, le Cameroun est considéré comme un pays à revenu intermédiaire, avec des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie (notamment le pétrole et l’électricité), et les mines.
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