L’absence de consensus politique au Bénin pourrait créer un terrain propice à l’enracinement du terrorisme, surtout à l’approche des élections générales de 2026. Les divergences politiques et l’instabilité qui pourrait en découlent, affaiblissent les institutions étatiques, réduisant leur capacité à répondre efficacement aux menaces sécuritaires. Cette situation peut être exploitée par des groupes extrémistes cherchant à s’implanter dans des zones où l’autorité de l’État est fragilisée.
Selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde), les conflits politiques internes et l’instabilité gouvernementale sont des facteurs qui peuvent être exploités par des mouvements terroristes pour étendre leur influence. Le Groupe d’action financière (Gafi), pense dans un rapport que l’instabilité politique en Afrique de l’Ouest est un facteur favorable au terrorisme. Dans un autre rapport, la coordination sud souligne que l’instabilité politique en Afrique de l’Ouest, y compris au Bénin, affaiblit les structures sociales et économiques, créant un terreau fertile pour des maux tels que le terrorisme et le crime organisé.
Au Bénin le terrorisme s’est fait signalé par une première attaque le 1er mai 2019. L’enlèvement de deux touristes français et l’assassinat de leur guide béninois, lors d’un safari dans le parc de la Pendjari, l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l’Ouest, étaient venu signaler aux autorités béninoises que, désormais, la menace sécuritaire du Sahel était bel et bien à leurs portes.
Depuis, les djihadistes se sont fait remarquer plusieurs fois au nord du Bénin, profitant de la situation du parc de la Pendjari, proche de la frontière burkinabé au nord-ouest, et du parc W au nord-est, côté Niger. Ils y ont établi des bases arrières permettant les ravitaillements logistiques nécessaires pour soutenir leur effort de guerre au Sahel, selon un article publié sur le site du journal français Le Monde.
Même si les évènements du 1er mai 2019 n’ont rien en commun avec la situation politique de la même époque, très tendue au Bénin, il n’est peut-être pas anodin de faire remarquer que d’une manière ou d’une autre, les groupes terroristes ont possiblement profité de la très faible concentration du Bénin dans le temps pour agir. Il n’est pas utile de rappeler qu’en 2019, le Bénin traversait une situation politique très tendue avec des élections marquées par des tensions, une première dans l’histoire d’un pays réputé pour son modèle démocratique et dans lequel les élections étaient une fête populaire.
Après l’attaque du 8 janvier dernier, l’Eglise catholique, l’Eglise protestante méthodiste, les partis politiques et plusieurs autres organisations aussi bien politiques, religieuses que de la Société civile ont appelé à l’unité nationale et la cohésion sociale. Et ceci passe par le consensus politique. L’absence de consensus politique peut entraver la mise en œuvre de stratégies nationales de lutte contre le terrorisme, retardant les réponses appropriées aux menaces émergentes. Il est donc crucial pour le Bénin de renforcer le dialogue politique et de promouvoir l’unité nationale afin de prévenir l’enracinement du terrorisme sur son territoire.
Il est impératif que les acteurs politiques béninois travaillent ensemble pour surmonter leurs divergences, renforcer les institutions démocratiques et élaborer des politiques inclusives. Cela permettra de créer un environnement résilient face aux tentatives d’enracinement du terrorisme et d’assurer la stabilité et la sécurité du pays. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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