Le Mali, important producteur de noix de karité en Afrique de l’Ouest, a mis en place plusieurs mesures pour stimuler la transformation locale de cette ressource. En effet, le gouvernement a interdit l’exportation des amandes de karité depuis le 3 octobre 2024. Cette décision vise à assurer que les amandes soient disponibles pour les unités de transformation nationales, favorisant ainsi le développement d’une industrie locale et réduisant la dépendance du pays vis-à-vis des produits non transformés. Le beurre de karité, produit dérivé, est particulièrement recherché sur les marchés internationaux pour ses applications dans les secteurs cosmétiques et alimentaires. Cette interdiction reflète un engagement à renforcer la filière karité, en transformant une ressource naturelle locale en produit à forte valeur ajoutée et en créant de nouvelles opportunités économiques pour les communautés rurales.
Dans cette dynamique, le groupe agro-industriel russe EFKO a lancé une mission de prospection au Mali fin janvier 2025. L’objectif de cette visite est d’explorer les possibilités de coopération avec le pays dans le secteur de la production et de la transformation de la noix de karité. L’entreprise, spécialisée dans ce domaine, souhaite investir dans cette filière, notamment pour l’exportation de beurre de karité, dont la demande est croissante sur les marchés mondiaux. Le gouvernement malien, quant à lui, cherche à attirer de nouveaux investissements pour améliorer l’infrastructure de transformation locale, créer des emplois et renforcer les revenus des producteurs, principalement des femmes rurales. Cette collaboration potentielle pourrait apporter l’expertise nécessaire pour améliorer la rentabilité et la compétitivité de la production de karité malienne.
Le Mali bénéficie d’un climat favorable pour la culture du karité, particulièrement dans les régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro et Ségou, qui abritent des vergers de karité. La récolte des noix de karité est principalement réalisée par les femmes. Ce travail nécessite beaucoup de main-d’œuvre, car les noix doivent être ramassées au sol une fois mûres. Le gouvernement a pris des initiatives pour moderniser le secteur, traditionnellement dominé par des pratiques artisanales, en investissant dans des infrastructures modernes. En 2021, le pays a inauguré une usine de transformation de karité d’une capacité de 14 000 tonnes de beurre par an. En 2024, un complexe agro-industriel à Sanankoroba a été inauguré, avec une capacité de production de 100 tonnes de beurre par jour.
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