Le Sénégal a franchi une étape décisive dans son développement énergétique avec l’exploitation du gisement pétrolier de Sangomar, situé à environ 100 km au sud de Dakar. Découvert dans les années 2010, ce champ offshore est devenu un pilier de l’industrie pétrolière nationale. L’exploitation a officiellement débuté en juin 2024. La première phase du projet inclut le forage de 23 puits, dont certains dédiés à l’injection d’eau et de gaz pour optimiser la production. Un navire flottant de production, de stockage et de déchargement (FPSO) assure l’extraction, avec une capacité de 100 000 barils par jour. Dès les six premiers mois, la production a dépassé les prévisions, atteignant 16,9 millions de barils contre une estimation initiale de 11,7 millions. En décembre 2024, la production mensuelle était de 2,96 millions de barils, et elle a atteint 3,11 millions en janvier 2025.
Dans le cadre de la valorisation de cette ressource, la Société africaine de raffinage (SAR) a entamé le raffinage du pétrole de Sangomar en février 2025, après avoir réceptionné sa première cargaison de brut. Actuellement, l’unité de raffinage nationale traite environ 1,5 million de tonnes de pétrole par an, mais elle ambitionne d’augmenter sa capacité à 5,5 millions de tonnes pour répondre à une demande nationale estimée à 3 millions de tonnes. Cette expansion permettrait non seulement de couvrir les besoins du Sénégal, mais aussi de se positionner sur le marché de l’exportation. Le directeur général de la SAR, Mamadou Abib Diop, a souligné la volonté de développer un second site capable de raffiner 4 millions de tonnes supplémentaires par an, portant ainsi la capacité totale du pays à un niveau compétitif. Cette montée en puissance du raffinage local constitue une avancée majeure pour l’indépendance énergétique du Sénégal et la transformation industrielle du secteur des hydrocarbures.
L’exploitation du gisement de Sangomar est menée par la compagnie australienne Woodside Energy, détentrice de 82 % des parts, en partenariat avec la société publique sénégalaise PETROSEN, qui en possède 18 %. Ce projet représente une opportunité économique considérable pour le pays, générant des revenus qui pourraient être réinvestis dans des secteurs comme les infrastructures, l’éducation et la santé. La diversification des activités autour du pétrole et du gaz, notamment à travers la production d’électricité et le développement de filières dérivées, est également une piste explorée pour maximiser les retombées économiques.
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