Afrique du Nord : ces diasporas ont transféré 44 milliards $ en 2024

Dinar tunisien (Ph. Kapitalis)

En Afrique, la diaspora joue un rôle important dans le dynamisme de l’économie. En Afrique du Nord notamment, il ressort que la diaspora a transféré des fonds colossaux vers sa terre d’origine en 2024. Les transferts de fonds des diasporas nord-africaines atteignent un niveau sans précédent. En 2024, les expatriés égyptiens, marocains et tunisiens ont envoyé plus de 44 milliards de dollars vers leur pays d’origine, contre 34 milliards en 2023, soit une augmentation de 29,41%, selon les banques centrales des trois pays.

Cette progression significative illustre l’importance croissante des remises migratoires comme levier économique et social dans la région. Depuis plusieurs années, les fonds envoyés par la diaspora surpassent souvent les investissements directs étrangers et constituent une source majeure de devises pour l’Égypte, le Maroc et la Tunisie.

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En Égypte, ces transferts représentent une bouée de sauvetage pour des millions de familles et un soutien important aux secteurs de l’immobilier et de l’entrepreneuriat. Au Maroc, les marocains résidant à l’étranger jouent un rôle clé dans le financement de projets de développement local et dans la stabilité économique du pays. En Tunisie, malgré un volume plus modeste, les envois d’argent sont essentiels pour améliorer le niveau de vie et stimuler les investissements domestiques. Cette hausse remarquable des transferts est portée par plusieurs facteurs.

La reprise économique en Europe et en Amérique du Nord, où réside une grande partie de la diaspora nord-africaine, a favorisé une augmentation des revenus et donc des sommes envoyées. L’essor des services financiers numériques, avec des plateformes de transfert plus rapides et moins coûteuses, a également facilité ces transactions. En parallèle, l’inflation et la dépréciation des monnaies locales dans la région ont conduit les expatriés à envoyer davantage d’argent pour aider leurs proches à maintenir leur niveau de vie.

L’immobilier constitue aussi un attrait majeur, notamment au Maroc et en Égypte, où de nombreux membres de la diaspora investissent dans des résidences secondaires ou des projets locatifs. Toutefois, si ces fonds participent au soutien des familles et à la stabilité économique, leur potentiel reste encore sous-exploité.

Pour maximiser leur impact, il serait pertinent de canaliser une partie de ces ressources vers des projets structurants et productifs. Des mécanismes incitatifs, tels que des fonds d’investissement dédiés aux diasporas ou des avantages fiscaux, pourraient encourager les expatriés à investir davantage dans des secteurs clés comme l’industrie, les énergies renouvelables ou le tourisme.

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