Les cryptomonnaies occupent une place importante dans le paysage économique mondial. Pour de nombreux experts, elles constituent une alternative au système bancaire traditionnel. Cependant, en l’absence d’un cadre réglementaire clair pour encadrer ce marché, des situations particulièrement problématiques peuvent survenir.
Trois ans après l’échec du Sango Coin, la Centrafrique tente à nouveau sa chance dans l’univers des cryptomonnaies. Ce lundi 10 février, le pays a officiellement dévoilé le $CAR, un memecoin censé séduire les amateurs d’actifs numériques à travers le monde. Une annonce qui, malgré un certain enthousiasme initial, a rapidement laissé place aux interrogations, voire à la désillusion.
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a lui-même officialisé le lancement sur son compte X, affirmant que la Centrafrique poursuivait son engagement dans la finance numérique après avoir été le deuxième pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale en 2022, après le Salvador. Dans une vidéo en français, accompagnée d’un message en anglais, le chef de l’État a présenté le $CAR comme le memecoin officiel du pays, avant de saluer son « succès retentissant » quelques heures plus tard.
Mais derrière l’effet d’annonce, le scepticisme persiste. Contrairement aux cryptomonnaies adossées à des projets économiques concrets, le $CAR appartient à la catégorie des memecoins, ces jetons numériques qui reposent davantage sur l’engouement populaire que sur une réelle utilité. Inspirés de tendances virales ou de personnalités influentes, ces actifs sont réputés pour leur volatilité extrême et leur caractère purement spéculatif.
À son lancement, le $CAR a suscité une certaine curiosité, attirant l’attention des investisseurs en quête de nouveaux paris sur le marché des cryptomonnaies. Mais l’engouement a été de courte durée : en l’espace de quelques heures, sa valeur a chuté de près de 90 %, selon plusieurs plateformes spécialisées. Une tendance qui rappelle l’expérience difficile du Sango Coin, qui n’avait jamais réussi à convaincre les investisseurs malgré les promesses de l’État centrafricain.
La volonté de la Centrafrique de s’imposer comme un pionnier des cryptomonnaies en Afrique est indéniable. Mais cette ambition se heurte à une réalité économique difficile : un faible taux d’accès à Internet, une infrastructure bancaire limitée et une réglementation encore floue sur l’usage de ces monnaies numériques. Le $CAR connaîtra-t-il un destin différent du Sango Coin ou subira-t-il le même sort ? Pour l’instant, la prudence semble de mise.
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