La guerre civile syrienne a connu un tournant majeur en septembre 2015 avec l’intervention militaire russe. Moscou, en déployant son aviation et en établissant des bases militaires permanentes sur le territoire syrien, a maintenu le régime de Bachar el-Assad au pouvoir pendant plus d’une décennie. Cette présence militaire stratégique, accompagnée de conseillers russes auprès de l’armée syrienne, a permis la reconquête de nombreux territoires malgré les sanctions internationales et une opposition armée déterminée.
La chute du régime et l’évacuation massive
Selon une enquête du Journal du Dimanche, la chute du régime syrien en décembre 2024 a marqué le début d’une opération d’évacuation d’urgence par les forces russes. Face à la menace des groupes radicaux envers les minorités religieuses, un dispositif militaire d’envergure a été déployé. Les forces russes ont sécurisé des corridors humanitaires et organisé un pont aérien depuis leur base aérienne de Hmeimim. Cette manœuvre complexe a permis l’évacuation de près de 1 500 personnes, incluant chrétiens, Alaouites et sunnites proches du pouvoir déchu.
Une nouvelle vie en terre russe
Les réfugiés syriens bénéficient désormais d’un programme d’intégration comprenant hébergement, nourriture et formation linguistique intensive. Les autorités russes ont mis l’accent sur l’apprentissage de la langue comme vecteur principal d’intégration. Les régions méridionales du pays accueillent progressivement ces familles qui tentent de reconstruire leur vie loin de leur terre natale. Des demandes d’asile continuent d’affluer, révélant l’inquiétude persistante des minorités restées en Syrie.
La fin d’une coexistence millénaire
Cette évacuation massive illustre la transformation profonde de la société syrienne. La proportion de chrétiens dans le pays est passée de 10% à 2% en treize ans, bouleversant des siècles de coexistence religieuse. L’application de lois religieuses strictes dans les zones contrôlées par les groupes radicaux rend impossible tout retour des populations déplacées. La dispersion des communautés chrétiennes entre la Russie, le Liban, les pays du Golfe et l’Europe dessine une nouvelle carte de la diaspora syrienne, contrainte de préserver son héritage culturel et religieux loin de ses racines historiques.
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