La Syrie vient d’opposer une fin de non-recevoir à une demande algérienne concernant la libération de militaires algériens et de combattants du Polisario. Ces hommes ont été capturés lors de la chute du régime de Bachar al-Assad, révélant ainsi l’existence de liens étroits entre Alger et Damas, ainsi que l’implication discrète, mais active de l’Algérie dans le conflit syrien.
Selon la radio française Monte Carlo Doualiya, le président syrien Ahmed Al-Sharaa a rejeté la requête du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lors de sa récente visite à Damas. Cette visite, qui n’a guère suscité d’intérêt dans les médias officiels syriens, visait à négocier la libération de prisonniers capturés par Hayat Tahrir al-Cham lors de son offensive décisive de fin novembre.
Une situation diplomatique délicate
Al-Sharaa a informé le ministre algérien que les officiers algériens et environ 500 soldats et combattants du Polisario seraient jugés aux côtés des forces d’Assad capturées. La chute soudaine du régime n’a pas permis à l’Algérie d’évacuer ses hommes, contrairement à d’autres alliés comme l’Iran ou le Hezbollah, qui ont pu organiser le retrait de leurs forces.
Cette situation met en lumière le soutien de longue date apporté par l’Algérie au régime syrien. Des documents confidentiels révélés après la chute de Damas ont notamment montré que des combattants du Polisario avaient rejoint les forces d’Assad dès 2011, leur aide militaire ayant été négociée via le ministère algérien de la Défense. L’Algérie s’est d’ailleurs distinguée comme l’un des rares pays arabes à soutenir Assad dès le début du soulèvement populaire.
Les enjeux cachés de la visite d’Attaf
Au-delà de la question des prisonniers, la visite d’Ahmed Attaf visait également à préserver la reconnaissance de la « République arabe sahraouie démocratique » par les nouvelles autorités syriennes. Alger craint en effet une répétition du scénario libyen où, après la chute de Kadhafi, le nouveau pouvoir avait rompu les relations avec le Polisario en raison de son soutien à l’ancien régime.
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