Mali : une association de Touaregs se range du côté de Goïta

Colonel Assimi Goita (Photo DR)

Les revendications des groupes armés touaregs, comme le Front de libération de l’Azawad (FLA), sont profondément enracinées dans l’histoire du nord du Mali. Depuis plusieurs décennies, les populations touarègues du Mali, notamment celles de Kidal, Gao et Tombouctou, ont exprimé leur frustration face à leur marginalisation par le gouvernement central. Les tensions débouchaient souvent sur des rébellions violentes, réclamant soit une autonomie accrue, soit l’indépendance de la région de l’Azawad. Ce conflit a atteint son comble en 2012, lorsque des groupes rebelles ont lancé une insurrection demandant la création d’un État indépendant. Ce soulèvement a été rapidement amplifié par l’implication de groupes djihadistes, surtout ceux liés à Al-Qaïda, provoquant une crise majeure au Mali. Bien que l’intervention de la France en 2013 ait permis de repousser ces groupes armés, l’instabilité perdure. Le processus de paix initié par l’Accord de 2015 a mis en place un cadre pour la réconciliation, mais les tensions restent élevées et les revendications des groupes armés, comme le FLA, restent un point de friction majeur.

Dans ce contexte complexe, l’association Tamouzok a émergé comme un acteur clé en soutenant les efforts de réconciliation et de paix dans le nord du Mali. Cette association, présentée le dimanche 2 février à Bamako, cherche à apaiser les tensions et à renforcer la confiance entre les différentes parties en conflit. Elle se positionne comme un médiateur entre le gouvernement de transition malien et les groupes rebelles. Son rôle se concentre sur l’encouragement au dialogue et la participation des communautés locales dans les efforts de paix. « L’objectif de l’association, c’est vraiment de créer ce pont qui va permettre de se retrouver, de parler, de transcender les nombreux problèmes qui ont affaibli, ces dernières années, le tissu social dans notre milieu, et de contribuer bien évidemment à la construction de la paix sur l’ensemble du territoire », affirme un chef communautaire touareg.

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Après le coup d’État de 2020 et l’offensive militaire lancée par le gouvernement malien, des localités stratégiques, y compris Kidal, ont été reprises. Cette reprise, bien qu’importante, ne garantit pas une stabilité durable. En effet, les groupes rebelles, dont le FLA, continuent de résister à ces actions militaires. Kidal reste un point de blocage majeur dans les négociations de paix, d’autant plus que son contrôle est perçu comme un enjeu symbolique et stratégique pour les Touaregs et le gouvernement central. L’association Tamouzok est composée de plusieurs ministres et de plusieurs hauts cadres de l’administration malienne.

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