Le général Abdourahamane Tiani a réaffirmé son engagement à appliquer sans faillir les décisions issues des Assises nationales, qui prévoient une refondation politique sur une période de cinq ans. Devant les autorités du pays et les représentants de l’Alliance des États du Sahel (AES), il a qualifié cette initiative d’inédite et porteuse d’un espoir pour l’avenir du Niger. Ces Assises, qui ont réuni plus de 700 délégués pendant plusieurs jours, ont permis de définir une nouvelle charte destinée à encadrer la gouvernance nationale. Selon Tiani, ces travaux ont été menés en toute indépendance, avec un profond sens des responsabilités vis-à-vis du peuple et de l’histoire du pays. Les conclusions adoptées, bien qu’ouvertes à des ajustements futurs, posent les bases d’une restructuration institutionnelle. Parmi les mesures phares figure la dissolution des partis politiques, considérée comme une étape essentielle pour assainir le paysage politique et éviter les divisions internes.
Le général a insisté sur la nécessité de replacer la souveraineté nationale au cœur des décisions, notamment en matière de gestion des ressources naturelles et de coopération internationale. Depuis sa prise de pouvoir en juillet 2023, Abdourahamane Tiani s’est progressivement imposé comme la figure centrale d’un régime en rupture avec l’ordre politique précédent. Ancien chef de la garde présidentielle, il a justifié le renversement de Mohamed Bazoum par la nécessité de préserver la stabilité du pays face à des menaces internes et externes. Dès son installation à la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), il a engagé une politique de rupture avec certaines institutions régionales, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En janvier 2024, le Niger a officiellement quitté cette organisation, dénonçant des sanctions jugées injustes et incompatibles avec les intérêts de la nation. Cette décision a renforcé son rapprochement avec le Burkina Faso et le Mali au sein de la Confédération des États du Sahel (AES).
Les Assises nationales ont également abordé les enjeux économiques et sociaux du Niger, en insistant sur l’exploitation des ressources naturelles, la cohésion sociale et la réforme du système éducatif et sanitaire. Le général Tiani a souligné la nécessité de redéfinir les relations internationales du pays en fonction de ses intérêts. Cette orientation vise à garantir une meilleure gestion des richesses nationales, tout en réduisant la dépendance aux partenaires traditionnels. Tiani a réaffirmé que cette période de refondation permettrait de bâtir des institutions solides et adaptées aux réalités du pays, tout en ouvrant la voie à un renouvellement politique.
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