Le Niger, situé au cœur du Sahel, est confronté à des attaques fréquentes de groupes terroristes opérant principalement dans deux zones d’insécurité. À l’ouest du pays, les régions de Tillabéri et Tahoua sont particulièrement touchées par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à Daech, tels que le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (Jnim) et l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS). À l’est, la menace est assurée par Boko Haram et sa faction dissidente, l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), qui œuvrent à déstabiliser les zones proches du Nigeria et du lac Tchad. Ces groupes mènent des attaques visant à affaiblir l’État nigérien, et l’enlèvement de personnalités publiques est devenu une méthode privilégiée pour exercer une pression sur le gouvernement.
L’enlèvement de Alassane Souleymane, ancien directeur de l’Office des produits vivriers du Niger (OPVN), dans la région de Tillabéry en janvier 2025, a attiré l’attention sur cette forme de violence. Une vidéo diffusée par le GSIM montre l’ex-responsable en captivité, appelant les autorités nigériennes à intervenir pour sa libération. « Je m’appelle M.Allassane Souleymane né en 1964 à Karadji sud dans la région de Tahoua. Nous sommes aujourd’hui le 12 février 2025. J’ai été pris par les hommes du groupe de soutien à l’Islam et les frères musulman depuis le 11 janvier 2025. Je me porte vraiment très-très bien. Je souhaiterais que les autorités nigériennes interviennent pour ma libération afin que puisse rejoindre rapidement ma famille », a-t-il déclaré. Cet enlèvement s’ajoute à une série de prises d’otages, dont celle de deux ressortissants chinois le 1er février 2025, près d’un site pétrolier à Agadem, ainsi que l’enlèvement d’une ressortissante autrichienne de 73 ans au début de l’année. Ces événements montrent que les groupes armés exploitent les vulnérabilités du Niger pour divers objectifs : obtenir des rançons, déstabiliser les autorités et générer de la peur parmi la population.
Les groupes terroristes, tels que l’EIGS, le GSIM et Boko Haram, utilisent les enlèvements pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ils cherchent à exercer une pression politique sur le gouvernement en place, afin de forcer des concessions ou des négociations. Ensuite, les rançons issues de ces enlèvements permettent de financer leurs activités militaires et de soutenir leurs réseaux. En outre, ces actes de violence visent à déstabiliser l’État et à semer un climat de peur parmi la population. En prenant en otage des responsables administratifs, des religieux ou des humanitaires, les terroristes s’attaquent directement aux structures de pouvoir, qu’il s’agisse des autorités locales ou des symboles de l’aide internationale. Ainsi, chaque enlèvement devient un moyen de renforcer leur influence et de perturber la vie quotidienne dans le pays.
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