Le duo Intel-Microsoft a révolutionné l’industrie informatique dans les années 90, propulsant Windows au rang de système d’exploitation dominant grâce à l’alliance « Wintel« . Cette collaboration stratégique a permis à Intel de contrôler près de 90% du marché des processeurs pour PC, établissant un quasi-monopole qui a perduré pendant des décennies. La symbiose entre les processeurs Intel et le système Windows a créé un écosystème robuste, définissant les standards de l’informatique personnelle et professionnelle.
Les failles d’un géant technologique
Les processeurs Intel traversent une zone de turbulences majeures. Les dernières puces Arrow Lake peinent à atteindre leurs objectifs de performance, tandis que les modèles de bureau souffrent de sérieux problèmes de fiabilité. Sur le marché mobile, l’entreprise voit son monopole historique s’effriter face à une concurrence dynamique. Les solutions Apple Silicon bouleversent les standards de performance, pendant qu’AMD Ryzen et Qualcomm Snapdragon X grignotent progressivement des parts de marché. L’absence remarquée d’Intel dans le secteur stratégique des puces dédiées à l’intelligence artificielle, actuellement dominé par Nvidia, illustre les difficultés d’adaptation du géant américain.
Un verdict sans appel
« Je suis stupéfait de constater qu’Intel a perdu sa boussole », déclare Bill Gates dans un entretien accordé à l’Associated Press. Le cofondateur de Microsoft pointe particulièrement les lacunes techniques de son ancien partenaire : « Ils ont manqué la révolution des puces d’intelligence artificielle, et quant à leurs capacités de fabrication, ils n’utilisent même pas les normes que des entreprises comme Nvidia et Qualcomm trouvent faciles ». Gates reconnaît toutefois les efforts de Pat Gelsinger, ancien PDG d’Intel parti en décembre. Ce dernier avait entrepris une refonte ambitieuse des capacités de conception et de fabrication, une stratégie que Gates qualifie de courageuse malgré son succès mitigé.
Renaissance ou déclin ?
Les récentes initiatives d’Intel témoignent d’une volonté de renouveau. Le lancement des processeurs mobiles Lunar Lake marque un pas significatif dans l’innovation graphique, recevant un accueil encourageant des experts. L’introduction des cartes graphiques Intel Arc sur le segment d’entrée de gamme démontre également la capacité de l’entreprise à diversifier son offre. Ces développements suggèrent qu’Intel conserve un potentiel d’innovation, même si la reconquête de sa domination historique nécessitera des efforts considérables. Le regard critique de Bill Gates, ancien partenaire privilégié, souligne l’ampleur des défis que doit relever cette entreprise jadis incontournable du paysage technologique mondial.



