La présence militaire française au Tchad, instaurée dès l’indépendance en 1960, a longtemps été un pilier de la coopération entre les deux pays. Ces bases ont joué un rôle clé lors des crises politiques et sécuritaires, notamment la guerre civile tchadienne et les affrontements avec les rebelles dans les années 1980. Ces dernières années, elles ont été un point d’appui stratégique dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Toutefois, en novembre 2024, le gouvernement tchadien a dénoncé l’accord de coopération militaire, exigeant le départ des troupes françaises avant la fin de janvier 2025. Le retrait, amorcé dès décembre, s’est déroulé progressivement jusqu’à son achèvement dans les délais fixés. Cette rupture a entraîné la fermeture des bases militaires, notamment celles d’Adji Kossei à N’Djaména, Abéché et Faya, laissant plusieurs centaines de travailleurs locaux sans emploi.
Le lundi 3 février 2025, 402 anciens employés des bases françaises ont organisé une conférence de presse pour exprimer leur détresse face à la précarité qui les frappe depuis leur licenciement. Ces travailleurs, qui assuraient diverses fonctions allant de la logistique à la maintenance des infrastructures militaires, se retrouvent aujourd’hui sans ressources stables ni perspectives d’emploi. Leur licenciement, justifié par des raisons économiques liées au départ des forces françaises, s’est déroulé sans qu’un dispositif d’accompagnement suffisant ne soit mis en place pour faciliter leur reconversion. Confrontés à des difficultés financières croissantes, ils réclament un soutien concret des autorités tchadiennes et françaises, notamment sous forme d’indemnités ou de programmes de réinsertion professionnelle.
Face à cette situation, les ex-employés des bases militaires demandent une reconnaissance de leur contribution aux opérations françaises au Tchad et plaident pour des solutions adaptées à leur situation. Beaucoup d’entre eux avaient bâti leur vie autour de ces emplois et se retrouvent aujourd’hui dans une incertitude totale. Ils insistent sur la nécessité d’une prise en charge rapide pour éviter une détérioration sociale encore plus marquée. Le contexte actuel, marqué par des tensions économiques et des défis sécuritaires, complique davantage leur réintégration sur le marché du travail. Leur mobilisation vise à alerter les autorités et l’opinion publique sur l’urgence de leur situation et à obtenir des engagements concrets pour leur avenir.
Laisser un commentaire