Dans la mise en œuvre de projets d’envergure, les gouvernements font souvent appel à des expertises étrangères afin de garantir la réussite des initiatives engagées. C’est dans ce cadre qu’un groupe d’ingénierie français a été sollicité pour mener plusieurs projets sur le continent africain. Toutefois, des difficultés juridiques et des accusations de mauvaise gestion ternissent aujourd’hui son image et fragilisent sa présence sur le marché.
Une affaire judiciaire en cours en République du Congo illustre les déboires du groupe Egis, engagé dans un litige avec son ancien partenaire Cores. Ce contentieux, actuellement devant la Chambre de commerce internationale de Paris, porte sur plusieurs millions d’euros et traduit des tensions accrues dans le secteur des grands projets d’infrastructure. En parallèle, au Cameroun, la modernisation de la collecte des péages routiers via le projet Tollcam s’est soldée par un échec retentissant. Prévu pour optimiser les recettes publiques grâce à un système numérique, le dispositif n’a jamais fonctionné comme escompté, causant d’importantes pertes financières et alimentant des critiques sur la gestion du projet.
Certains observateurs estiment que le groupe a sous-estimé les réalités locales, ce qui a entraîné retards et surcoûts. Des interrogations persistent également quant aux conditions d’obtention de certains contrats, des allégations de malversations ayant été soulevées, bien qu’aucune preuve tangible n’ait été apportée jusqu’à présent. L’entreprise, déjà impliquée dans des controverses similaires au Gabon, voit sa réputation se fragiliser davantage sur le continent.
Au-delà du cas particulier d’Egis, ces affaires révèlent une face sombre de la coopération avec les entreprises étrangères. Dans plusieurs pays, la transparence des marchés publics et les modalités de contractualisation sont remises en question. Le silence du groupe face aux critiques et aux interrogations renforce cette perception et suscite davantage d’attention médiatique. Alors que des enquêtes se poursuivent et que plusieurs litiges restent en suspens, l’avenir d’Egis en Afrique demeure incertain. Son aptitude à restaurer sa crédibilité dépendra de l’issue des dossiers en cours et de sa capacité à regagner la confiance de ses partenaires institutionnels.
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