Armement en Europe: face à la Russie, une décision radicale

(Photo MIKE BLAKE, REUTERS)

Depuis des décennies, les conventions internationales sur le désarmement constituent le pilier central de la sécurité collective mondiale, limitant l’utilisation d’armes particulièrement nocives pour les populations civiles. Ces accords multilatéraux, comme la Convention d’Ottawa interdisant les mines antipersonnel ou la Convention sur les armes à sous-munitions, visent à réduire les souffrances durables infligées aux non-combattants, souvent victimes d’explosifs qui demeurent actifs longtemps après la fin des hostilités. Le conflit actuel en Ukraine a cependant bouleversé l’équilibre sécuritaire européen, poussant certains États frontaliers de la Russie à reconsidérer leur position face aux restrictions d’armement qu’ils s’étaient volontairement imposées, alors que Moscou poursuit son offensive militaire avec un arsenal diversifié.

Un précédent diplomatique majeur

Le gouvernement lituanien vient de franchir un cap inédit en dénonçant, ce jeudi 6 mars, son adhésion à la Convention sur les armes à sous-munitions établie en 2008. Cette initiative constitue un événement sans équivalent historique : jamais auparavant un État signataire n’avait quitté ce traité international. Plus remarquable encore, aucun membre de l’Union européenne n’avait jusqu’alors rompu son engagement envers un accord multilatéral régulant les armements.

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Ces engins prohibés par la convention présentent une menace particulière pour les populations par leur mode de fonctionnement : ils libèrent de multiples projectiles explosifs sur de vastes étendues. Le danger persiste bien après les conflits, car nombreuses sont les munitions qui n’explosent pas lors de l’impact initial, transformant les zones touchées en champs mortels pour des années.

La stratégie défensive repensée face aux menaces frontalières

Les responsables militaires et politiques de Vilnius légitiment ce changement radical par l’impératif de protection nationale face à leur puissant voisin oriental. Selon les propos recueillis par l’AFP, Karolis Aleksa, vice-ministre lituanien de la défense, estime que « la Russie utilise tous les moyens disponibles dans une guerre conventionnelle, et cela montre que nous devons agir pour assurer une dissuasion et une défense efficaces. »

L’officiel balte a également mis en avant les avantages tactiques escomptés : « Se retirer de la convention nous donne la possibilité d’augmenter l’efficacité de notre défense contre des cibles de grande superficie. » Cette réorientation stratégique témoigne des craintes grandissantes des pays baltes quant à leur sécurité territoriale, dans un environnement géopolitique profondément altéré par les opérations militaires russes en Ukraine.

2 réponses

  1. Avatar de BOB
    BOB

    Toujours pareil ! Quand on limite ceci cela, c’est dans l’idée d’empêcher LES AUTRES de le faire. Mais quand c’est pour soi, on revoit sa position vite fait.
    Les Russes ont utilisé des armes à sous-munitions parce que les ukros l’ont fait d’abord et les ukros l’ont fait parce que l’OTAN n’avait plus rien d’autre à leur fourguer.
    Les arsenaux de l’OTAN sont vides mais Micron a pas encore lu le memo !

    1. Avatar de In vinum veritas
      In vinum veritas

      La situation sur le front se détériore rapidement. L’arrêt de l’aide US se fait sentir, surtout niveau renseignements. Ce qui montre TRES CLAIREMENT que les USA étaient co-belligérants. Les Russes ont fait semblant de ne pas le savoir parce que sinon, ils aurairent dû déclarer la guerre aux USA, ce que voulait Zélensky.
      Marco Rubio a reconnu OFFICIELLEMENT que l’Ukraine n’était que le proxy des USA qui menaient une guerre contre la Russie. On peut ne pas aimer Trump, au moins son équipe n’hésite pas à dire les choses, pas comme les hypocrites de Biden.

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