Depuis quelques mois, le parti d’opposition Les Démocrates ne cesse de dénoncer l’interdiction ou la répression de certaines manifestions un peu partout au Bénin. Cette situation qui a même fait l’objet d’échanges entre les responsables du parti et le ministre de la justice, a fait réagir depuis son exil, l’ancien ministre Garde des Sceaux. S’appuyant sur les dispositions des lois en vigueur au Bénin, Valentin Djènontin invite au respect des principes démocratiques.
« Conformément aux dispositions de l’article 5 de la loi N° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin, les partis politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la charte des partis politiques. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité territoriale et de la laïcité de l’Etat ». Ainsi s’exprime Valentin Djènontin Agossou sur sa page méta en réaction aux nombreuses interdictions de manifestions des partis d’opposition au Bénin.
Et l’ancien garde des sceaux poursuit : « Quant à la Loi N° 2018-23 du 17 septembre 2018 portant charte des partis politiques en République du Bénin, elle dispose en son article 6 que « outre les libertés reconnues à tout citoyen, l’Etat garantit aux partis politiques les libertés publiques dans le respect des règles constitutionnelles… », et, en son article 7 que « les partis politiques peuvent exprimer leurs opinions sur toute question d’intérêt local, national et international. »
Par ailleurs, rappelle l’ancien ministre de Boni Yayi, la même loi dispose en son article 8 que « les partis politiques bénéficient d’un accès équitable aux moyens officiels d’information et de communication conformément à l’article 142 alinéa 2 de la Constitution ». Ce dernier dispose en effet que : « La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication veille au respect de la déontologie en matière d’information et l’accès équitable des partis politiques, des associations et des citoyens aux moyens officiels d’information et de communication ».
La dernière scène qui a obligé l’ancien Garde des Sceaux à rompre le silence est celle du samedi 22 mars 2025 au siège départemental du Parti Les Démocrates à Dassa, où la ligue des enseignants a été empêchée de tenir sa causerie relative à la citoyenneté.
« Cette consultation gratuite est faite à dessein pour aider les policiers, maires, préfets et quelques magistrats à comprendre le rôle des partis politiques en général et ceux de l’opposition en particulier afin que cessent les persécutions, brimades aveugles et brutales contre l’opposition dont toutes les activités sont désormais interdites ou empêchées quel que soit l’endroit où elles se tiennent », écrit Valentin Djènontin dans son post sur les réseaux sociaux.
Tout en appelant les forces de défense et de sécurité et autres autorités administratives à accomplir leur mission conformément aux lois de la République, Valenton Djènontin revient sur ce principe constitutionnel : « Tout individu, tout agent de l’Etat qui se rendrait coupable d’acte de torture, de sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, soit de sa propre initiative, soit sur instruction, sera puni conformément à la loi. Tout individu, tout agent de l’Etat est délié du devoir d’obéissance lorsque l’ordre reçu constitue une atteinte grave et manifeste au respect des droits de l’homme et des libertés publiques. »
L’ancien ministre de la justice invite les agents de l’Etat à agir selon les règles qui gouvernent la cité. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp du journal La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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