Les relations diplomatiques franco-algériennes traversent une période particulièrement houleuse depuis que le président français a reconnu en juillet dernier les revendications territoriales marocaines sur le Sahara occidental. Cette prise de position a été perçue comme un affront par les autorités algériennes, traditionnellement opposées aux prétentions de Rabat. La situation s’est davantage envenimée avec l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal en territoire algérien et les différends concernant le rapatriement de ressortissants algériens sous le coup d’expulsions administratives françaises. Bien que des gestes d’ouverture aient été récemment esquissés par les deux chefs d’État, et qu’une délégation diplomatique française soit attendue prochainement, l’atmosphère reste électrique.
Dans ce climat tendu, le ministère algérien des Affaires étrangères a émis une directive claire à l’intention de ses cadres supérieurs, leur conseillant vivement d’annuler tout voyage en France et même d’éviter les correspondances aéroportuaires sur le sol français. Cette précaution fait suite à plusieurs incidents diplomatiques où des personnalités algériennes ont été refoulées à leur arrivée en France, notamment un proche collaborateur du président Tebboune et la conjointe du représentant diplomatique algérien au Mali.
Mesures françaises antérieures et réaction algérienne
Les tensions s’étaient déjà manifestées concrètement quand les autorités françaises, par l’intermédiaire du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, avaient décrété une série de sanctions, incluant l’interdiction d’accès au territoire français pour les responsables algériens munis de passeports diplomatiques. C’est en réponse à ces restrictions préexistantes que le ministère algérien a choisi d’anticiper d’éventuels désagréments pour ses fonctionnaires.
Cette recommandation algérienne cherche manifestement à protéger la dignité de ses représentants officiels en leur épargnant des situations potentiellement humiliantes aux frontières françaises. La démarche préventive d’Alger révèle l’ampleur de la méfiance qui s’est installée dans les rapports bilatéraux.
Curieusement, ces nouvelles restrictions surviennent précisément quand certains analystes commençaient à percevoir de légères améliorations dans le dialogue franco-algérien, mettant en lumière la volatilité des tentatives de rapprochement entre ces deux pays aux liens historiques complexes.
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