Maghreb: un leader du GNL cible un marché arabe

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L’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) constitue un levier stratégique pour les économies des pays producteurs, leur offrant de nouvelles opportunités commerciales et une diversification de leurs débouchés. L’Algérie, acteur majeur du secteur énergétique en Afrique du Nord, explore désormais de nouveaux marchés pour renforcer sa présence à l’international. Parmi les destinations envisagées, l’Irak pourrait bientôt figurer parmi les importateurs de GNL algérien.

L’année en cours semble marquer une dynamique favorable pour les exportations de GNL de Sonatrach, la compagnie pétrolière et gazière publique algérienne. Dans un contexte où l’Irak cherche à sécuriser son approvisionnement en énergie, des négociations avancées sont en cours entre les deux pays en vue d’un accord sur la fourniture de GNL. Selon des sources au sein du ministère de l’Électricité irakien, les volumes exportés pourraient atteindre un million de tonnes par an. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de Bagdad de pallier l’arrêt de ses importations de gaz iranien, une situation qui a entraîné un déficit de production électrique de plus de 10 000 MW par jour.

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Pour garantir une réception efficace de ces approvisionnements, l’Irak mise sur la mise en service prochaine d’un terminal gazier au port d’El Basra. Ce projet doit permettre l’importation de GNL en provenance de plusieurs fournisseurs, dont l’Algérie et le Qatar, avec une première livraison prévue à l’automne. Sonatrach, qui affiche une capacité de production annuelle de 24 millions de tonnes de GNL, voit ainsi une opportunité d’élargir son portefeuille de clients en pénétrant un marché jusqu’ici inexploité.

Parallèlement, le contexte énergétique mondial connaît des évolutions notables. La demande européenne en GNL est en hausse, notamment en raison de l’incertitude entourant le gazoduc Nord Stream et du resserrement des approvisionnements en gaz naturel. L’Agence internationale de l’énergie estime que cette conjoncture pourrait entraîner une augmentation des importations européennes de GNL en 2025, renforçant ainsi la compétitivité des fournisseurs comme l’Algérie. Cette dynamique pourrait également influencer les cours du marché, actuellement stabilisés autour de 40 euros le MWh.

En s’ouvrant au marché irakien, l’Algérie démontre sa capacité à s’adapter aux nouvelles réalités énergétiques mondiales et à consolider sa position en tant que fournisseur clé de GNL. La conclusion imminente d’un accord avec l’Irak pourrait marquer un tournant stratégique pour Sonatrach, contribuant à diversifier ses débouchés et à renforcer la présence du GNL algérien sur la scène internationale.

Une réponse

  1. Avatar de Chafik ouici.
    Chafik ouici.

    pourquoi pas ? Si l’Iran, pays frontalier de l’Irak qui reste asphyxié par les sanctions unilaterales Américaines, n’est pas en mesure de lui fournir du gaz; il est tout à fait logique que L’Algérie, avec d’autres pays prenne la relève. A la seule condition que ce pays acheteur ne soit un mauvais payeur, comme il a été avec son précédent.

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