Pétrole en Afrique : plus de 1 milliard $ d’impayés pour des compagnies

Avec ses gigantesques réserves de pétrole, le Nigeria ne se fixe aucune limite dans son processus de développement économique. La première puissance économique du continent doit aussi faire à de nombreux défis qui l’empêchent de viser encore plus haut.

Le secteur pétrolier nigérian, poumon économique du pays, fait face à une problématique récurrente à savoir l’accumulation de redevances impayées par les compagnies pétrolières et gazières opérant sur le territoire. Une enquête du Comité des comptes publics de la Chambre des représentants du Nigeria a mis en lumière un déficit financier majeur, révélant que 45 entreprises doivent près de 1,7 milliard de dollars en arriérés au 31 décembre 2024.

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Ces impayés, dont certains remontent à plus de quatre ans, privent l’État nigérian de ressources essentielles pour le développement des infrastructures, l’amélioration des services publics et le financement des projets énergétiques. L’enquête parlementaire a mis en évidence des anomalies importantes dans la collecte des redevances, soulignant des failles dans le suivi et la réconciliation financière des paiements.

L’exploitation pétrolière représente environ 90 % des recettes en devises du Nigeria et une part significative des revenus budgétaires. Pourtant, malgré l’importance stratégique du secteur, le pays peine à recouvrer les sommes dues par les compagnies opérant sur son sol. Cette situation illustre un manque de rigueur dans l’application des obligations fiscales, une problématique qui n’est pas nouvelle, mais qui atteint ici une ampleur préoccupante.

Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs, notamment des failles dans la régulation du secteur, des mécanismes de paiement complexes et un climat économique parfois défavorable qui ralentit les transactions financières. La corruption et le manque de transparence contribuent également à alimenter cette spirale d’impayés, fragilisant un peu plus la crédibilité du gouvernement face aux investisseurs et partenaires internationaux. Face à cette situation, la Chambre des représentants nigériane appelle à des mesures urgentes pour récupérer ces sommes et éviter que la dette ne continue de s’accroître.

L’instauration de sanctions plus strictes contre les entreprises défaillantes, la digitalisation des paiements et un meilleur contrôle des flux financiers figurent parmi les pistes envisagées pour assainir le secteur. L’État pourrait aussi engager un bras de fer avec certaines compagnies pétrolières, une option risquée qui pourrait toutefois s’avérer nécessaire pour redresser la situation.

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