Depuis le début du conflit, les infrastructures énergétiques ukrainiennes subissent des bombardements systématiques de la part des forces russes. Ces attaques répétées ont gravement endommagé les capacités de production nationale de gaz et d’électricité, fragilisant l’approvisionnement du pays à l’approche des périodes hivernales. Face à cette situation critique, les autorités ukrainiennes cherchent activement des solutions alternatives pour garantir leur sécurité énergétique, notamment en se tournant vers des partenaires internationaux.
Le GNL américain, nouvelle priorité stratégique pour Kyiv
L’Ukraine entend désormais miser massivement sur le gaz naturel liquéfié (GNL) américain pour compenser la chute de sa production nationale. Dmytro Lyppa, directeur de Gas TSO of Ukraine, a révélé à Reuters que son pays prévoit d’importer au moins 4 milliards de mètres cubes de gaz entre avril et octobre afin de reconstituer ses réserves pour la saison froide.
Ce volume considérable représenterait un coût estimé à minimum 1 milliard d’euros, selon les calculs effectués par l’agence de presse britannique sur la base des prix moyens actuels du gaz. Plus remarquable encore, le responsable ukrainien a clairement indiqué sa préférence pour l’origine du gaz : « D’un point de vue politique, il est préférable pour nous d’importer autant de GNL américain que possible. »
Un réseau européen mobilisé pour acheminer l’énergie américaine
La stratégie ukrainienne repose sur une coopération étroite avec plusieurs pays européens. Dmytro Lyppa a précisé que jusqu’à la moitié des besoins gaziers de l’Ukraine devrait provenir de GNL transitant par des terminaux situés en Allemagne, Pologne, Lituanie et Grèce.
Cette initiative ukrainienne s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu. Récemment, lors d’une réunion à la Maison Blanche en février 2025, le président Trump a exercé une pression directe sur le chef de l’exécutif ukrainien en l’exhortant à conclure rapidement un accord de paix avec la Russie. Dans un échange difficile, Trump et le vice-président JD Vance ont critiqué Zelensky, suggérant que sans concessions majeures – notamment par la signature d’un accord sur les ressources minérales et l’acceptation d’un cessez-le-feu sans garanties américaines – la sécurité de l’Ukraine serait compromise. Parallèlement, Trump a ordonné la suspension indéfinie de l’aide militaire, conditionnant celle-ci à une réelle volonté de mettre fin au conflit.
Face à ces pressions américaines, l’intérêt de Kyiv pour le GNL américain prend une dimension stratégique supplémentaire. Le directeur de Gas TSO of Ukraine n’a d’ailleurs pas caché que, bien que le prix reste un facteur économique important, les considérations géopolitiques justifiaient largement une préférence pour le gaz américain par rapport à d’autres fournisseurs comme le Qatar.
Cette orientation énergétique pourrait trouver un écho favorable auprès de l’administration Trump, traditionnellement attachée à la promotion des exportations américaines de GNL comme outil de politique étrangère et de développement économique.
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