Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche s’accompagne déjà de répercussions économiques tangibles, notamment dans le secteur touristique américain. Son premier mandat avait été marqué par une série de mesures controversées, dont l’interdiction de voyager visant plusieurs pays à majorité musulmane, la construction d’un mur à la frontière mexicaine, le retrait d’accords internationaux majeurs comme l’Accord de Paris sur le climat et l’accord nucléaire iranien, ainsi que l’imposition de tarifs douaniers sur les importations de nombreux pays alliés. Ces politiques avaient créé des tensions diplomatiques significatives avec les partenaires traditionnels des États-Unis, tant en Europe qu’en Asie et en Amérique du Nord.
Un déclin touristique déjà perceptible
Les conséquences du retour de Trump au pouvoir se font déjà sentir dans l’industrie du voyage. D’après une enquête YouGov réalisée en décembre, 35% des personnes interrogées dans seize pays d’Europe et d’Asie se disent moins enclines à visiter les États-Unis sous cette nouvelle administration, tandis que seulement 22% expriment l’opinion inverse.
Les touristes européens, qui représentent 37% des visiteurs en 2024, figurent parmi ceux qui envisagent le plus de choisir d’autres destinations. Les Canadiens et les Mexicains montrent également une réticence croissante. Les données de Statistics Canada révèlent que les retours frontaliers de Canadiens ont diminué de 23% en février par rapport à l’année précédente, marquant un deuxième recul mensuel consécutif.
À New York, destination phare ayant accueilli 12,9 millions de voyageurs étrangers en 2024, l’impact est déjà manifeste. Les tour-opérateurs signalent des annulations de la part des Canadiens, et les recherches en ligne concernant les hôtels et spectacles ont considérablement baissé.
Des prévisions économiques alarmantes
Les projections économiques pour le secteur touristique américain sont préoccupantes. Selon un rapport publié fin février par Tourism Economics, les entrées de voyageurs étrangers aux États-Unis devraient chuter de 5,1% en 2025 par rapport à l’année précédente, alors qu’une hausse de 8,8% était initialement prévue. Les dépenses de ces visiteurs pourraient diminuer de 10,9%.
Adam Sacks, président de Tourism Economics, a indiqué récemment que « la situation a empiré » depuis la publication de ces chiffres et que « le résultat sera probablement pire ». L’organisme attribue cette tendance aux « conséquences de l’antipathie envers les États-Unis » et estime que « la polarisation engendrée par la politique et la rhétorique du gouvernement Trump vont décourager les voyages aux États-Unis ».
L’Institut du forum touristique mondial (WTFI) prévoit également un « impact important » sur les arrivées internationales et anticipe une « refonte » du secteur. L’institut rappelle que durant le premier mandat de Donald Trump, une baisse notable des visiteurs chinois avait été observée.
L’U.S. Travel Association avait alerté dès début février que l’imposition de nouveaux tarifs douaniers dissuaderait particulièrement les Canadiens, qui constituent le premier contingent de touristes étrangers dans le pays avec 20,4 millions de visiteurs en 2024.
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