La ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a transformé sa visite dans une prison salvadorienne en une démonstration médiatique provocatrice. Entourée de détenus aux torses nus et tatoués, elle a enregistré une vidéo menaçante à l’intention des migrants illégaux, les avertissant des conséquences de leur tentative d’entrée illégale aux États-Unis.
« Ne venez pas illégalement dans notre pays, vous serez expulsés et poursuivis », a-t-elle déclaré de manière ferme. Cette mise en scène s’inscrit dans la politique migratoire agressive de l’administration Trump, qui considère l’immigration clandestine comme une « invasion » de criminels étrangers. Dans ce cadre, 238 Vénézuéliens ont été expulsés mi-mars et incarcérés dans le Centre de confinement du terrorisme (Cecot), la plus grande prison d’Amérique latine.
Une politique anti-migrants controversée
Washington accuse ces migrants d’appartenir au gang criminel Tren de Aragua, qualifié d’« organisation terroriste ». Cependant, Caracas et les familles concernées affirment qu’il s’agit simplement de personnes vivant sans papiers aux États-Unis. Les organisations de droits humains, dont Amnesty International et Human Rights Watch, dénoncent ces expulsions comme une violation flagrante des droits humains et un pas vers des pratiques autoritaires.
Nayib Bukele, le président salvadorien, semble jouer un jeu politique complexe. En collaborant avec les États-Unis, il cherche à apparaître comme un allié utile, ayant déjà arrêté environ 86 000 présumés membres de gangs dans le cadre de sa lutte contre la criminalité. La Maison Blanche a même versé « environ six millions de dollars » au gouvernement salvadorien pour l’incarcération de ces expulsés.
Des enjeux humanitaires et politiques
Les experts politiques comme Napoleon Campos et Carlos Carcach voient dans cette collaboration un risque de consolidation d’un régime autoritaire, soutenu par la plus grande puissance mondiale. Malgré les critiques sur les méthodes expéditives de Bukele, ce dernier continue de bénéficier d’un certain soutien national pour son approche sécuritaire, tandis que les défenseurs des droits humains continuent d’alerter sur les dangers de telles pratiques.
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