En 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a bouleversé la scène diplomatique en lançant des mandats d’arrêt à l’encontre de plusieurs responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans le cadre d’une enquête sur les crimes de guerre présumés commis à Gaza. La réaction de Donald Trump, figure toujours influente du paysage politique américain, ne s’est pas fait attendre. Fidèle à la ligne dure qu’il avait déjà adoptée en 2020 contre la CPI, l’ex-président a dénoncé ce qu’il qualifie de « justice à deux vitesses » et a repris ses attaques frontales contre l’institution. Dès son retour aux affaires début 2025, Trump a signé un décret présidentiel imposant des sanctions ciblées : gels d’avoirs, interdictions de séjour pour les magistrats de la CPI impliqués dans l’affaire, ainsi que pour leurs proches. En s’érigeant à nouveau en défenseur de la souveraineté américaine — et par extension de celle d’Israël — Trump relance une confrontation diplomatique à haute tension.
Mesures de rétorsion et clivages diplomatiques
Le décret de février 2025 relance un bras de fer latent entre Washington et la CPI. En ciblant les juges et procureurs ayant participé à la procédure contre Israël, l’administration Trump entend envoyer un signal clair : toute tentative d’atteinte à ses alliés stratégiques sera vigoureusement combattue. Pour justifier cette offensive, la Maison-Blanche invoque des poursuites « idéologiquement biaisées » qui compromettent, selon elle, l’équilibre des relations internationales.
Cette démarche a immédiatement suscité des réactions contrastées. Tandis que des voix critiques, notamment en Europe, s’élèvent contre une tentative de disqualification de l’ordre judiciaire international, d’autres capitales — notamment Tel-Aviv — saluent cette protection renforcée face à ce qu’elles perçoivent comme un acharnement judiciaire. Dans le même temps, plusieurs ONG et juristes américains ont engagé des recours pour contester la constitutionnalité du décret, invoquant des atteintes à la liberté d’expression et à la coopération judiciaire internationale. L’épisode ravive les souvenirs de 2020, quand les sanctions américaines avaient déjà visé la procureure Fatou Bensouda, marquant une première rupture ouverte entre les États-Unis et la Cour.
La stratégie du procureur remise en cause
Mais cette tension ne se joue pas uniquement sur le plan interétatique. Au sein même de la CPI, les divergences se creusent. Selon une révélation du *Guardian*, les juges de la Cour auraient récemment rappelé à l’ordre le procureur Karim Khan, lui interdisant de rendre publiques les demandes de mandats d’arrêt tant qu’elles n’ont pas été validées. Une ordonnance à huis clos, émise ce mois-ci, souligne le malaise croissant autour de la communication du procureur, jugée trop visible pour un processus censé se dérouler dans la plus stricte discrétion.
En publiant publiquement ses intentions, notamment dans les cas concernant Israël, Khan a pris le contrepied des pratiques habituelles de la Cour, exacerbant les tensions internes. Certains craignent que cette posture ne fragilise encore davantage l’autorité de la CPI à un moment où elle est déjà violemment attaquée par des puissances comme les États-Unis. D’autant que cette surexposition médiatique offre un terrain fertile aux accusations de partialité et alimente le discours de ceux qui voient dans la Cour un instrument politique déguisé en organe judiciaire.
Quand la justice se heurte à la géopolitique
Le bras de fer entre Washington et la CPI révèle plus qu’un désaccord ponctuel : il expose la difficulté à faire vivre une justice internationale dans un monde profondément structuré par les rapports de force. En prenant à nouveau pour cible les magistrats de la Cour, Donald Trump assume une posture de défi face à un ordre judiciaire qu’il juge intrusif, voire illégitime lorsqu’il menace ses intérêts géopolitiques. Derrière cette stratégie, se profile une vision du droit international où les superpuissances échappent aux contraintes communes et se réservent le droit d’agir selon leurs propres règles.
La CPI, quant à elle, tente de maintenir son autorité dans un climat de polarisation croissante. Les pressions qu’elle subit aujourd’hui pourraient cependant affaiblir sa capacité à agir efficacement à l’avenir. Si les États réfractaires aux mandats coopèrent de moins en moins, la justice internationale risque de devenir une institution théorique, plus symbolique qu’efficace. Dans ce contexte, la mésentente entre le procureur et les juges apparaît comme un symptôme supplémentaire des tensions structurelles qui fragilisent l’institution.




Les USA n’ont ni signé ni ratifié le Statut de Rome. Trump ferait bien de s’occuper de ce qui le concerne … tout comme @_@ devrait se cantonner à ses albums de Tintin … ce serait moins drôle mais se ridiculer à ce point, c’est un brin gênant 😉 pour nous tous …