Elon Musk: une guerre en vue avec ce mastodonte des téléphones

Elon Musk (Allison Robbert/Reuters)

SpaceX, par l’intermédiaire de son service Starlink, a développé depuis 2020 une technologie « Direct-to-Cell » qui ambitionne de connecter directement les téléphones mobiles standard aux satellites en orbite basse. Cette innovation promet d’éliminer les zones blanches partout dans le monde sans nécessiter d’équipement spécial pour les utilisateurs. Le service, annoncé en partenariat avec T-Mobile aux États-Unis, vise initialement à offrir la messagerie texte et la voix, avant d’étendre ses capacités aux données mobiles. Cette stratégie positionne clairement SpaceX comme un concurrent direct des opérateurs satellitaires traditionnels et des services émergents de connectivité d’urgence par satellite.

La firme d’Elon Musk tente de bloquer l’expansion du service satellitaire d’urgence d’Apple, une manœuvre qui révèle une intense bataille pour le contrôle des fréquences spatiales. Apple, qui a lancé en 2022 avec l’iPhone 14 une fonctionnalité permettant d’envoyer des messages aux services d’urgence sans couverture réseau, s’appuie sur Globalstar pour assurer cette connectivité. Pour renforcer ce service, le géant de Cupertino aurait investi plus d’un milliard de dollars chez l’opérateur satellitaire.

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Un combat féroce pour les fréquences radioélectriques

Au cœur de cette confrontation se trouve l’accès aux bandes de fréquences, ressource limitée supervisée par la FCC (Federal Communications Commission). Globalstar a sollicité auprès de cette autorité l’autorisation d’utiliser des fréquences additionnelles pour soutenir la croissance du service d’Apple. SpaceX s’oppose fermement à cette demande, arguant que ces mêmes bandes sont essentielles au développement de Starlink.

Dans les documents transmis à la FCC et cités par le Wall Street Journal, l’entreprise de Musk décrit certaines de ces bandes comme « sous-utilisées » tout en exhortant l’agence à repousser, voire rejeter complètement la requête de Globalstar. Cette opposition illustre parfaitement la compétition acharnée que se livrent les acteurs de la connectivité spatiale pour une ressource aussi rare que stratégique.

Des connexions politiques qui pourraient faire pencher la balance

La situation pourrait évoluer favorablement pour SpaceX grâce aux relations privilégiées qu’entretient Elon Musk avec l’administration Trump et particulièrement avec Brendan Carr, récemment nommé président de la FCC. D’après plusieurs sources citées par le Wall Street Journal, ces affinités personnelles pourraient conférer un avantage décisif à l’entreprise spatiale dans ce dossier sensible.

Pour Apple, les conséquences d’un refus de la FCC seraient considérables. Le géant californien, qui a fait de la sécurité des utilisateurs un argument marketing central, pourrait voir ses plans d’expansion de services satellitaires sérieusement compromis. Cette bataille réglementaire survient alors même que la firme de Cupertino envisagerait d’étendre ces fonctionnalités à d’autres régions du monde et d’enrichir l’offre au-delà des simples messages d’urgence, potentiellement vers des communications plus complètes.

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