L’Algérie continue d’inscrire sa stratégie énergétique dans une dynamique de transformation, portée par des alliances ciblées avec les grandes compagnies mondiales. Au-delà d’une simple recherche de rentabilité, c’est une vision de développement maîtrisé qui prend forme, plaçant les hydrocarbures au cœur d’un modèle économique renouvelé. En misant sur des partenariats structurants, le pays entend optimiser ses ressources, moderniser ses infrastructures et renforcer son rôle sur la scène énergétique internationale.
Dans ce contexte, Sonatrach multiplie les échanges en amont de la signature de nouveaux contrats d’hydrocarbures. Les récents pourparlers avec les groupes Eni (Italie), TotalEnergies (France) et Oxy (États-Unis), ainsi qu’avec d’autres partenaires potentiels, s’inscrivent dans cette logique d’intensification de la coopération. Ces discussions ont notamment été tenues en marge du Forum méditerranéen de l’énergie en Italie, témoignant du positionnement stratégique du groupe public sur la scène internationale.
Les trois compagnies citées sont déjà engagées avec Sonatrach dans un projet d’envergure à Hassi Messaoud, estimé à 4 milliards de dollars. Ce chantier porte sur le développement du champ de Berkine, à travers plus de 100 nouveaux forages et la reconversion de 46 puits selon le procédé « WAG », combinant injection de gaz et d’eau pour maximiser la récupération pétrolière.
Au-delà de cette coopération existante, les négociations en cours portent sur de nouveaux contrats intégrant la formule de partage de production introduite par la loi algérienne de 2019. Eni se positionne sur la valorisation du potentiel d’hydrocarbures dans plusieurs périmètres contractuels, notamment ceux de Zemoul El Kbar, Rhourde El Louh – Sif Fatima et Rhourde Messaoud Nord. Quant à TotalEnergies, ses perspectives se concentrent dans la région Nord-Est de Timimoun, déjà en phase d’exploitation.
Sonatrach affiche sa volonté de consolider ces partenariats dans le cadre d’une politique nationale visant à optimiser la production tout en s’ouvrant à des initiatives de transition énergétique. Le groupe met en avant l’importance de l’innovation, de la coopération internationale et de la durabilité dans ses choix stratégiques. Ces priorités ont été réaffirmées dans un communiqué publié à l’issue des rencontres, qui souligne également l’objectif d’élargir la présence du groupe à l’échelle mondiale.
Parallèlement, l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) se prépare à lancer un second appel à manifestation d’intérêt en octobre prochain, dans le prolongement du Bid Round 2024. Une opportunité qui pourrait attirer davantage de géants de l’énergie, déjà en lien avec Sonatrach, désireux de s’impliquer dans de nouveaux projets sur le territoire algérien.
Ainsi, entre renforcement des collaborations existantes et exploration de nouvelles pistes contractuelles, la stratégie de Sonatrach s’affirme comme un levier central dans l’ambition algérienne de conjuguer souveraineté énergétique, modernisation et attractivité internationale.
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