C’est une avancée qui pourrait bien faire date dans l’histoire technologique de l’Algérie. Le pays a annoncé la création de sa toute première puce électronique, fruit du savoir-faire local et conçue intégralement par des experts du Centre national de développement des technologies avancées (CDTA). Cette prouesse technique, inédite à l’échelle nationale, marque une étape décisive dans l’ambition de l’Algérie de s’installer sur l’échiquier stratégique des technologies de pointe.
Conçue à 100 % sur le sol algérien, cette puce est le reflet d’une dynamique portée par la volonté politique de bâtir une véritable industrie des semi-conducteurs. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a salué un « tournant historique » pour le pays, soulignant que cette innovation s’inscrit dans une vision de souveraineté technologique à long terme.
Dans un contexte mondial marqué par une guerre des puces entre grandes puissances et par des tensions sur les chaînes d’approvisionnement, cette réalisation revêt une importance géopolitique non négligeable. En effet, le secteur des microprocesseurs est devenu un enjeu majeur d’indépendance économique, de sécurité nationale et de compétitivité industrielle.
Au-delà de cette première étape, l’Algérie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Selon plusieurs médias locaux, les ingénieurs planchent déjà sur une puce de nouvelle génération, gravée à 13 nanomètres. Ce niveau de miniaturisation, bien que complexe, permettrait à l’Algérie de rivaliser avec des technologies utilisées dans les télécommunications, les objets connectés ou encore l’intelligence artificielle.
Mais ce bond en avant ne saurait être pleinement compris sans mesurer la portée de l’écosystème en construction. Le CDTA, fer de lance de cette innovation, travaille depuis plusieurs années à renforcer les capacités nationales en électronique avancée, en formant une nouvelle génération d’ingénieurs. Il noue aussi des coopérations internationales ciblées et mobilise la recherche appliquée au service de l’économie réelle.
À terme, cette montée en compétence pourrait favoriser l’émergence d’un tissu industriel autour des semi-conducteurs, réduire la dépendance technologique vis-à-vis de l’étranger et positionner l’Algérie comme un acteur sérieux dans un domaine stratégique.
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