L’économie algérienne semble doucement tourner la page de sa dépendance chronique aux hydrocarbures. C’est en substance, l’un des constats phares d’un rapport publié ce 18 avril par la Banque mondiale, qui souligne les progrès tangibles réalisés par le pays en matière de diversification économique. Si la route reste semée d’embûches, l’Algérie affiche désormais des signaux positifs qui traduisent un changement de cap.
Depuis quelques années, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont connu une envolée remarquable, triplant pour atteindre 5,1 milliards de dollars. Cette performance, bien que modeste à l’échelle du produit intérieur brut illustre un début de transformation structurelle, avec une montée en puissance de secteurs longtemps en marge de l’économie nationale.
Acier, engrais, ciment et produits agricoles figurent désormais parmi les locomotives de cette nouvelle orientation. Ces filières, auparavant tournées vers le marché intérieur, trouvent progressivement leur place sur les marchés internationaux. Une dynamique qui, selon la Banque mondiale, découle d’une politique industrielle plus ambitieuse, articulée autour du soutien à l’export et de la valorisation du potentiel local.
Mais si l’élan est salué, l’institution internationale invite à la prudence. Le rapport met en lumière plusieurs freins persistants. Il s’agit d’une productivité encore limitée, un climat des affaires perfectible et une administration jugée trop lourde pour accompagner efficacement les transformations en cours. À cela s’ajoute un autre défi de taille : l’évolution du contexte énergétique mondial, qui impose à l’Algérie d’anticiper une baisse structurelle de la demande en énergies fossiles.
Le pays est donc à la croisée des chemins. Entre la nécessité de maintenir ses recettes pétrolières à court terme et l’impératif d’accélérer sa transition vers une économie plus résiliente, les autorités algériennes doivent composer avec une équation complexe. La Banque mondiale insiste sur l’importance de réformes structurelles pour améliorer la compétitivité du secteur privé, moderniser les infrastructures logistiques et encourager l’innovation.
En somme, l’Algérie amorce une mutation économique audacieuse. L’avenir dira si ce virage vers une économie diversifiée et orientée vers l’exportation pourra être approfondi et consolidé. Mais une chose est sûre, le pays commence à récolter les premiers dividendes d’une stratégie plus ouverte, plus audacieuse et, surtout, plus durable.
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