Pivot économique entre l’Afrique et l’Europe, le Maghreb se distingue par son attractivité croissante auprès des investisseurs étrangers. Cette région bénéficie d’une position géostratégique privilégiée, d’une main-d’œuvre jeune et de ressources naturelles abondantes. Ces atouts, conjugués à une volonté politique affirmée de moderniser les cadres réglementaires et de promouvoir le partenariat international, en font un espace convoité pour les projets industriels, énergétiques et technologiques. Ces dernières années, plusieurs pays de la région ont intensifié leurs efforts pour offrir un environnement plus propice à l’investissement, avec des mesures incitatives et des réformes structurelles qui séduisent un nombre croissant d’acteurs économiques venus d’Asie, d’Europe ou encore du Moyen-Orient.
L’intérêt croissant de Lion Group pour l’Algérie s’inscrit dans cette dynamique régionale. Depuis le lancement de démarches administratives auprès de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) en août 2023, le groupe malaisien a multiplié les échanges avec les autorités algériennes. La récente rencontre entre son PDG, Tan Sri William Cheng Heng, et le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, marque une nouvelle étape dans la maturation d’un partenariat qui se dessine autour de projets d’envergure. À travers cette visite, le groupe confirme sa volonté de s’implanter durablement dans le pays en misant sur les filières stratégiques que sont la sidérurgie, l’aluminium, mais aussi les secteurs de l’énergie, du tourisme et de l’agriculture.
L’un des projets les plus avancés concerne l’installation, dans la wilaya de Boumerdès, d’une unité de production de fonte à chaud importée de Malaisie, avec une capacité annuelle de 1,7 million de tonnes. Cette première phase est complétée par la création d’un site de production de paillettes d’aluminium, dont la capacité atteindra 4 millions de tonnes par an, pour un investissement de 3,7 milliards de dollars. Une deuxième phase est prévue avec la production d’alliages d’aluminium et la mise en place d’une centrale électrique destinée à garantir l’autonomie énergétique du site industriel. L’ensemble du projet, d’un coût global estimé à 8 milliards de dollars, devrait générer près de 10.000 emplois, soulignant la portée socio-économique de cette implantation.
Parallèlement, Lion Group a manifesté son intérêt pour l’exploitation des ressources minières locales ainsi que pour des projets dans l’agriculture, élargissant ainsi son champ d’action au-delà de la seule industrie lourde. Ces ambitions trouvent un écho favorable du côté des autorités algériennes, qui ont exprimé leur appui à travers des engagements en faveur d’un climat d’investissement stable et attractif. Le ministre de l’Industrie a notamment mis l’accent sur la simplification des procédures, l’intégration des matières premières locales et la préservation de l’emploi, trois axes jugés essentiels pour garantir la viabilité et l’impact durable des projets.
La perspective d’un partenariat avec Lion Group s’inscrit dans la continuité des efforts engagés par l’Algérie pour diversifier son économie et renforcer sa base industrielle. Si les discussions se poursuivent, la constance des échanges entre les deux parties laisse entrevoir une concrétisation prochaine des engagements annoncés, consolidant ainsi la place de l’Algérie comme un acteur central dans la stratégie d’expansion du groupe malaisien en Afrique du Nord.
Laisser un commentaire