Mines en Amérique: Trump change la donne avec ce projet

AFP/GWENN DUBOURTHOUMIEU

Pendant des décennies, l’industrie américaine a fonctionné en grande partie grâce aux importations de matières premières, notamment pour le cuivre, indispensable aux infrastructures électriques, aux véhicules et à l’électronique. Cette dépendance s’est révélée particulièrement problématique dans les phases de tension géopolitique ou de hausse des prix internationaux. Face à cette vulnérabilité, plusieurs administrations ont tenté de relancer une extraction locale, sans toutefois parvenir à inverser réellement la tendance. Aujourd’hui, la Maison-Blanche fait un pari plus affirmé : sécuriser l’accès à ces ressources critiques par une intensification de l’exploitation intérieure. L’une des illustrations les plus visibles de ce tournant se trouve en Arizona, où le projet de mine Resolution prend une nouvelle dimension.

L’administration Trump pousse un projet minier controversé

Porté par les géants Rio Tinto et BHP, le projet Resolution promettrait, selon ses promoteurs, de couvrir jusqu’à 25 % de la consommation nationale de cuivre pendant quatre décennies. Une perspective particulièrement attrayante dans un contexte de transition énergétique, qui alimente une demande mondiale de cuivre en forte croissance. L’administration Trump entend donc en faire un exemple emblématique de sa politique extractive. Elle a ainsi inscrit le projet sur la liste très restreinte des initiatives bénéficiant du statut Fast-41, un mécanisme instauré sous Obama pour accélérer les démarches administratives.

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Ce choix, cependant, ne fait pas l’unanimité. Depuis des années, des groupes autochtones dénoncent l’impact du projet sur des terres qu’ils considèrent comme sacrées. La contestation a connu un regain cette semaine, avec le dépôt d’une nouvelle requête en appel pour tenter de freiner son développement. À cela s’ajoutent des préoccupations environnementales déjà soulevées lors de projets similaires dans le passé. Pourtant, l’exécutif semble déterminé à avancer, renforcé par une volonté d’augmenter prochainement les droits de douane à 25 % sur les importations de cuivre, selon Bloomberg. L’objectif est clair : rendre l’exploitation locale plus compétitive face aux importations.

Une politique extractive étendue à d’autres ressources

La mine d’Arizona ne constitue pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un ensemble de projets relancés ou accélérés par l’administration actuelle, parmi lesquels une mine de lithium au Nevada ou encore une exploitation de charbon en Alabama. Tous ces projets partagent un point commun : l’obtention du statut prioritaire censé lever les obstacles réglementaires. Cette dynamique reflète une orientation assumée vers l’extraction de ressources stratégiques pour l’industrie, la défense ou encore la transition énergétique.

Pour Donald Trump, cette stratégie s’aligne sur une vision énergétique axée sur l’indépendance et la valorisation des ressources locales. Le mot d’ordre, déjà entendu dans le passé, trouve une traduction concrète dans le soutien à des projets jusque-là bloqués ou ralentis. Toutefois, l’ampleur des contestations, en particulier de la part des communautés autochtones, pose la question de la durabilité de ces initiatives. Le bras de fer entre impératifs industriels et respect des droits des peuples autochtones reste entier.

En redonnant un coup d’accélérateur à l’extraction minière nationale, la Maison-Blanche parie sur un rééquilibrage stratégique qui pourrait redessiner les chaînes d’approvisionnement américaines. Mais le chemin vers une indépendance véritable reste semé de tensions sociales, juridiques et environnementales.

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