La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a rendu son verdict, jeudi 24 avril 2025, dans le dossier très attendu de l’échouage du navire SPSL Udeme à Fidjrossè. Ce procès a mis en lumière une chaîne de responsabilités mêlant militaires, forces de l’ordre et marins civils, dans une affaire à la croisée de l’illégalité maritime et des dysfonctionnements institutionnels.
Au cœur du dossier : dix-huit prévenus aux profils variés, parmi lesquels deux militaires marins, un policier, un contrebandier et quatorze membres de l’équipage. Chacun devait répondre de charges distinctes : abus de fonctions pour les agents de l’État, navigation sans titre et violation des règles pour les marins, trafic de carburant pour le contrebandier.
Dans sa décision, la Cour a prononcé des relaxes pour le commandant de la base navale de Cotonou et celui de la police fluviale, faute de preuves suffisantes. L’ancien responsable de la cellule communication de la préfecture maritime, en revanche, a été condamné à cinq ans de prison ferme et à deux millions de francs CFA d’amende, pour abus de fonctions. Le contrebandier, identifié comme un informateur autoproclamé, a écopé de douze mois de prison ferme. Il devra également verser cinq millions de francs CFA d’amende.
Du côté de l’équipage, les peines varient selon le rôle de chacun. Le capitaine du navire et son second ont été condamnés à un an de prison ferme, accompagnés d’une amende d’un million de francs CFA chacun. Deux autres membres paient la même somme, sans peine d’emprisonnement. Les neuf autres marins sont sanctionnés d’un an de prison avec sursis et d’une amende équivalente.
La sentence s’est conclue par une décision symbolique forte : la confiscation du navire et son démantèlement ordonnés par la Cour. À cela s’ajoute une condamnation collective à verser cinquante millions de francs CFA à l’État béninois, au titre de dommages et intérêts. Les personnes condamnées disposent d’un délai de quinze jours pour faire appel.
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