Alors que les élections générales prévues en 2026 sont dans toutes les têtes, le parti de l’opposition Les Démocrates traverse en ce moment même, sa pire crise de confiance. En cause, l’un des membres influents du parti, Nourou-Dine Saka Saley, qui semble ramer à contre courant. Chez Les Démocrates, le linge sale ne se lave pas toujours en famille. Il se nettoie plutôt dans les médias et sur les réseaux sociaux. C’est en tout cas l’option choisie par l’un des membres les plus influents de ce parti de l’opposition politique béninoise en l’occurrence Nourou-Dine Saka Saley. Depuis un certain temps, ce juriste et figure atypique de la politique béninoise, affiche ouvertement et invariablement, des positions assumées mais, qui sont en totale contradiction et diamétralement opposées aux directives, aux choix et orientations politiques des autres membres de sa famille politique. Il s’est donné une certaine liberté de ton, d’expression et de langage qui ne plaît pas à tout le monde et fait grincer les dents de certains responsables du parti. Nourou-Dine Saka Saley, celui que ses proches considèrent comme une forte tête, ne se laisse pas en effet, marcher sur les pieds. D’ailleurs lui même se définit comme quelqu’un qui n’est pas un suiveur, un béni Oui-Oui. C’est pourquoi, sans que l’on ne sache véritablement les raisons de ce revirement à 180 degré, sa nouvelle posture et ces récentes prises de position, dérangent et agacent même les autres lieutenants du parti Les Démocrates. Personne n’a encore réussi à savoir ses intentions, ses motivations et ses objectifs. Peut-être veut-il secouer le cocotier à l’orée des élections municipales, législatives et présidentielle de 2026 où la problématique des positionnements se pose avec acuité? Peut-être cherche-t-il à affirmer son indépendance vis-à-vis du parti et son président Boni Yayi? Ou peut-être veut-il créer un autre courant au sein du parti ? Toujours est-il que cet acteur politique ne manque plus aucune occasion pour tancer ouvertement son propre parti politique .« Il se prépare une exclusion, mais avec la bénédiction participative de l’opposition », avait-il déclaré récemment sur son mur. Dans une intervention plus tôt, il avait déjà suggéré une démission collective des 28 députés de son parti Les Démocrates afin de créer un précédent et provoquer des élections partielles dans leurs circonscriptions conformément à l’article 150 l, du code électoral qui stipule que si plus d’un cinquième des députés (soit au moins 22 sur les 109) démissionnent, des élections doivent être réorganisées dans les circonscriptions concernées. Il a en outre dénoncé son propre parti, qui pratiquerait une « opposition systématique, peu audible dans les débats parlementaires» et en manque «d’initiatives politiques marquantes ».
Pour enfoncer le clou, le 3 mai dernier sur la radio Capp Fm, il avait mis en garde les responsables de son parti contre une «mascarade» et une « désignation opaque » du candidat à l’élection présidentielle de 2026. Des accusations graves sur lesquelles la direction du parti se penche actuellement. Et les membres du bureau sont partagés sur son cas. Certains sont vent debout contre lui et voient d’un mauvais œil, ses écarts de langage et son indiscipline à l’égard du parti. Ils demandent des sanctions disciplinaires exemplaires. D’autres appellent plutôt à la retenue car, pour eux, le moment ne s’y prête pas. Ils pensent qu’il faut attendre encore pour savoir jusqu’où ira Nourou-Dine Saka Saley dans sa fronde. A ce jour, il n’est invité à aucune réunion du parti. En attendant, Saka Saley est carrément mis à l’écart des grandes concertations et son cas est à l’étude. En clair, on est au bord d’un clash chez Les Démocrates. On voit bien que tout cela n’augure rien de bon pour la suite des événements quand on sait que les échéances électorales cruciales sont à quelques encablures.
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