Laurent Gbagbo, ancien président et leader du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), intensifie sa campagne en dépit des obstacles juridiques qui entravent sa candidature. Désigné candidat par son parti, Gbagbo fait face à une inéligibilité persistante, conséquence d’une condamnation en 2018 à 20 ans de prison pour le braquage de la BCEAO, privation qui a entraîné la perte de ses droits civiques. Bien que gracié en 2022, cette mesure n’a pas rétabli ses droits électoraux, un fait qu’il considère comme une injustice politique et une exclusion indue du processus démocratique. Gbagbo dénonce en effet cette situation comme une exclusion injuste du processus démocratique, un combat qu’il poursuit sans relâche.
En dépit des obstacles, l’ex-président semble bien décidé à briguer un nouveau mandat. Son parti, le PPA-CI, a mis en place un Comité de Collecte des Parrainages (CCP) pour recueillir les signatures nécessaires à la validation de sa candidature, conformément aux exigences du Code électoral ivoirien. Ce comité, dirigé par Odette Sauyet, se charge de collecter les parrainages dans les 31 régions et les deux districts autonomes, un processus soutenu par une plateforme numérique de collecte de fonds. En parallèle, le PPA-CI a lancé des initiatives de mobilisation sur le terrain, notamment à travers le mouvement « Les Messagères de Laurent Gbagbo« , un appel particulier lancé aux femmes ivoiriennes.
Quelle chance de retour au pouvoir ?
La candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2025, bien qu’elle soit perçue par certains comme une revanche, soulève des questions cruciales sur la faisabilité de son retour au pouvoir. D’un côté, sa détermination est indéniable : il met en place des stratégies concrètes pour surmonter ses obstacles juridiques et redorer son image politique. Toutefois, sa situation d’inéligibilité et la persistance des contentieux judiciaires autour de sa condamnation restent des freins considérables. Le véritable enjeu réside dans l’acceptation de sa candidature par la justice ivoirienne, et donc dans la manière dont l’État gérera ce défi au processus électoral.
D’un autre côté, Laurent Gbagbo semble réussir à galvaniser une partie importante de l’électorat, en particulier ceux qui perçoivent son exclusion comme une injustice et qui souhaitent sa réhabilitation. Sa capacité à mobiliser les Ivoiriens, notamment à travers des actions ciblées comme « Les Messagères de Laurent Gbagbo« , témoigne de la solidité de son réseau de soutien. Néanmoins, pour que son projet devienne une réalité, il devra non seulement surmonter des obstacles juridiques, mais aussi convaincre un électorat plus large, et ce, dans un climat politique qui reste profondément marqué par les tensions passées. Les chances de son retour au pouvoir dépendent donc en grande partie de la manière dont les autorités ivoiriennes traiteront sa situation d’inéligibilité dans les mois à venir. Le temps nous dira si ce comeback est véritablement possible.
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