Donald Trump: Ford plombée par les nouvelles taxes

Photo : DR

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche a rapidement marqué un tournant pour le secteur industriel. Fidèle à ses engagements économiques, le président a instauré de nouvelles mesures protectionnistes, incluant des surtaxes douanières significatives sur les importations automobiles. Depuis avril, une taxe supplémentaire de 25 % s’applique aux véhicules neufs, étendue en mai aux pièces détachées. Ces décisions ont relancé le débat sur la compétitivité des entreprises américaines et leur capacité d’adaptation, en particulier pour les acteurs majeurs comme Ford, dont les chaînes d’approvisionnement sont étroitement liées aux échanges nord-américains.

Malgré des résultats financiers supérieurs aux attentes pour le premier trimestre, le constructeur automobile américain a suspendu ses prévisions annuelles. Dans un communiqué publié lundi, Ford a indiqué que les droits de douane devraient grever son bénéfice d’exploitation pro forma de 1,5 milliard de dollars en 2025. Cette annonce intervient alors que le groupe avait enregistré un bénéfice d’exploitation pro forma de 10,2 milliards de dollars en 2024.

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Sherry House, directrice financière de Ford, a expliqué aux journalistes que l’impact net des nouvelles taxes douanières avait déjà atteint 200 millions de dollars pour le seul premier trimestre. Pour limiter les répercussions, le groupe a mis en place diverses stratégies, dont une réorganisation de ses circuits logistiques : désormais, 35 % des véhicules en transit du Mexique vers le Canada utilisent une solution alternative afin d’éviter les taxes américaines.

Les mesures tarifaires de l’administration Trump prévoient toutefois certains allègements, notamment pour des productions effectuées au Mexique et au Canada dans le cadre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Ford continue d’espérer que ces exonérations permettront d’atténuer partiellement la pression financière.

Du côté des performances, le premier trimestre s’est soldé par un chiffre d’affaires de 40,66 milliards de dollars, en recul de 5 % sur un an. Le bénéfice net a chuté de 65 %, atteignant 471 millions de dollars. Ces résultats restent néanmoins supérieurs aux prévisions du marché : les analystes de FactSet tablaient sur un chiffre d’affaires de 38,02 milliards et anticipaient une perte de 90 millions.

En tenant compte des éléments exceptionnels, le bénéfice net par action s’établit à 14 cents, en nette baisse par rapport aux 49 cents enregistrés un an plus tôt, mais dépassant largement les attentes, qui misaient sur une perte de deux cents par action. Ford a souligné que, sans l’impact des droits de douane, ses objectifs financiers initiaux restaient atteignables, avec un bénéfice opérationnel pro forma compris entre 7 et 8,5 milliards de dollars et un flux de trésorerie autour de 4,5 milliards.

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Pour l’heure, l’entreprise se garde de fournir de nouvelles prévisions financières tant que les incertitudes liées à la politique douanière perdurent. Un point plus détaillé sur la situation devrait être apporté par les dirigeants lors de la prochaine audioconférence avec les analystes. Pendant ce temps, la réaction du marché a été immédiate : après la clôture de la Bourse de New York, l’action Ford a reculé de 2,11 % dans les échanges électroniques.

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