Suite à l’attentat meurtrier du 22 avril à Pahalgam ayant fait 26 victimes, l’Inde a pris une décision lourde de conséquences en suspendant sa participation au traité de partage des eaux conclu avec le Pakistan en 1960. Bien que l’attaque n’ait pas été revendiquée, New Delhi a imputé la responsabilité à Islamabad, accusation fermement démentie par ce dernier.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a clairement affiché ses intentions lors d’un discours public : « L’eau appartenant à l’Inde s’écoulait jusque-là vers l’extérieur, elle sera désormais stoppée pour servir les intérêts de l’Inde et sera utilisée pour le pays« . Cette déclaration marque une escalade significative dans les relations déjà tendues entre les deux puissances nucléaires.
Les implications du traité hydraulique en suspens
Le traité de 1960 partageait le contrôle du bassin de six cours d’eau du Cachemire entre les deux pays nés de l’indépendance de l’Empire britannique en 1947. L’Inde contrôlait les trois fleuves orientaux (Ravi, Beas et Sutlej), tandis que le Pakistan gérait les trois fleuves occidentaux (Indus, Jhelum et Chenab), représentant 80% du volume total d’eau du bassin. Ce document interdisait notamment à New Delhi de détourner des cours d’eau ou d’altérer le volume d’eau en aval.
Mardi, le Pakistan a accusé l’Inde de modifier le débit du fleuve Chenab, l’un des trois placés sous son contrôle selon l’accord. Le ministre de l’Irrigation du Pendjab, Kazim Pirzada, a déclaré que « le débit du fleuve, normal, a été considérablement réduit du jour au lendemain« . En réponse, Islamabad a averti que toute perturbation du débit serait considérée comme « un acte de guerre ».
La communauté internationale appelle à l’apaisement
Face à cette situation alarmante, la communauté internationale s’est mobilisée. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté les deux pays à « s’éloigner du précipice », soulignant qu’il est « essentiel d’éviter une confrontation militaire qui pourrait facilement devenir incontrôlable« . Les États-Unis ont également appelé à une « résolution responsable » du conflit, tandis que l’Iran a engagé une mission de médiation, son ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi étant attendu à New Delhi après s’être rendu à Islamabad.
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