Le transfert du siège de l’Organisation africaine des Institutions supérieures de contrôle des finances publiques (AFROSAI) au Maroc marque un tournant décisif pour la gouvernance financière en Afrique. Cette relocalisation, officialisée le 30 avril 2025 par la signature d’un accord, permet à l’AFROSAI de quitter le Cameroun pour s’installer à Rabat, un carrefour stratégique entre l’Afrique et l’Europe.
Dans un contexte continental marqué par des défis structurels majeurs, ce changement ouvre de nouvelles perspectives pour renforcer l’efficacité des cours des comptes africaines. L’élection du Maroc en tant que secrétaire général et hôte du siège permanent de l’AFROSAI en décembre 2024 constitue une reconnaissance internationale de l’expertise de la Cour des Comptes marocaine.
Selon Zineb El Adaoui, première Présidente de cette institution, cette nouvelle position « incarne la volonté marocaine de promouvoir un État de droit et de mutualiser les expertises africaines » à l’échelle du continent. Le Maroc renforce ainsi son leadership dans la coopération Sud-Sud tout en consolidant sa légitimité panafricaine au-delà des distinctions linguistiques.
Défis et opportunités pour les ISC africaines
Les Institutions supérieures de contrôle (ISC) africaines font face à des contraintes considérables : 47% d’entre elles déclarent des difficultés de financement, tandis que les pressions politiques et la complexité croissante des audits compliquent leur mission. Dans une Afrique où 70% de la population a moins de 30 ans et où la dette publique moyenne atteint 60% du PIB, ces institutions peinent souvent à répondre aux attentes citoyennes en matière de redevabilité.
Ce transfert offre trois opportunités majeures : la centralisation des compétences via un hub technique dédié aux audits transnationaux, l’accès à l’expertise numérique marocaine pour accélérer l’adoption de l’IA dans les audits, et le renforcement d’une légitimité panafricaine unifiant les sous-groupes anglophone (AFROSAI-E) et francophone (CREFIAF). Le mémorandum signé le 2 mai 2025 entre la Cour des comptes du Royaume et l’AFROSAI concrétise ces ambitions.
Vers une transformation des pratiques d’audit
La mise en place d’une stratégie panafricaine vise à combler le fossé entre la technicité des audits et leur perception par les citoyens. Selon Vital do Rêgo, président de l’INTOSAI, « les rapports d’audit, souvent perçus comme ésotériques, doivent être vulgarisés via des tableaux de bord interactifs et une médiatisation proactive des résultats« .
La Cour des Comptes marocaine s’engage à piloter des « missions de contrôle coordonnées » sur des enjeux cruciaux comme les flux financiers illicites, estimés par la CNUCED à 88,6 milliards de dollars par an (3,7% du PIB africain), ou la traçabilité des subventions agricoles dont dépendent 60% des Africains.




Le Royaume millénaire avance tranquillement malgré les milliers de milliards dépensés par le département régence…au lieu de les consacrer aux haragas et à éviter les chaînes pour un café à 30 Dinard par exemple…ou un bélier pesant 50 grammes à diviser par 4 lors d’une tombola