Le groupe énergétique émirati Taqa a officiellement abandonné son projet d’acquérir une participation significative dans Naturgy, le géant gazier espagnol. Cette décision met fin à une série de tentatives infructueuses qui ont rencontré une forte opposition, notamment de la part de l’Algérie. L’échec de cette opération révèle les tensions géopolitiques sous-jacentes qui influencent désormais les transactions énergétiques européennes.
Selon El Independiente, les autorités algériennes sont discrètement soulagées par ce retrait, bien qu’elles ne revendiquent pas officiellement leur rôle dans cet échec. Des sources proches du dossier confirment que l’Algérie considérait l’entrée de Taqa comme potentiellement problématique pour ses intérêts stratégiques dans la région méditerranéenne.
Une stratégie d’acquisition contrariée
L’entreprise publique émiratie avait mis en place depuis 2024 une stratégie complexe visant à racheter les participations détenues par des fonds internationaux comme CVC et BlackRock. L’objectif était de contrôler environ 40% du capital de Naturgy, permettant d’exercer une influence décisive sur les orientations stratégiques de l’entreprise.
Steve Ridlington, directeur financier de Taqa, a confirmé que cette acquisition n’était plus une priorité pour le groupe, les négociations ayant été définitivement interrompues en raison des tensions diplomatiques croissantes entre Abu Dhabi et Alger.
L’influence déterminante d’Alger
L’Algérie joue un rôle crucial en tant que fournisseur majeur de gaz naturel pour l’Espagne, représentant environ 35% des importations énergétiques espagnoles au début de 2025. Cette relation privilégiée repose sur des accords commerciaux durables entre Sonatrach, la compagnie nationale algérienne qui détient 4,1% de Naturgy, et le groupe espagnol. L’Algérie a fermement opposé le projet de Taqa, percevant l’entreprise émiratie comme un acteur déstabilisant en raison de ses liens avec Israël et le Maroc, deux nations avec lesquelles Alger maintient des rapports tendus.
L’abandon du projet Taqa représente un soulagement pour l’Espagne, soucieuse de maintenir ses relations énergétiques stables avec l’Algérie. Certains experts suggèrent que Sonatrach pourrait désormais renforcer sa participation dans Naturgy ou explorer d’autres opportunités d’investissement dans le secteur énergétique européen.
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