L’Afrique s’affirme peu à peu comme un acteur central dans la course mondiale aux terres rares. Ce groupe de métaux stratégiques, indispensables pour la transition énergétique, les hautes technologies et l’industrie de défense, attise la convoitise des grandes puissances. Parmi elles, la Chine avance ses pions avec détermination, prête à investir massivement pour sécuriser ses approvisionnements.
Ces dernières années, Pékin a mis en place une stratégie bien rodée pour renforcer sa domination dans ce secteur. Une stratégie qui passe par l’Afrique. En Tanzanie, la société chinoise Shenghe Resources s’est récemment illustrée avec un accord important. Il s’agit de la prise de contrôle de Peak Rare Earths, une entreprise australienne détentrice du projet Ngualla, l’un des plus riches en terres rares sur le continent. L’opération est estimée à près de 97 millions de dollars.
Ce mouvement illustre une tendance plus large. À travers des partenariats, des fusions-acquisitions ou des prises de participation, la Chine avance sur plusieurs fronts en Afrique. L’Angola, la Namibie, l’Afrique du Sud et l’Ouganda figurent parmi les pays où les ressources sont abondantes et les perspectives de développement attractives. Selon les dernières données de l’US Geological Survey, la Chine représente près de 70 % de la production mondiale de terres rares. Cette position dominante donne à Pékin un levier d’influence important dans sa rivalité avec les États-Unis et d’autres puissances industrielles.
En misant sur l’Afrique, la Chine cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement, mais aussi à verrouiller l’accès à ces matières stratégiques. Dans ce contexte, les gisements africains deviennent des actifs hautement géopolitiques. Ils peuvent alimenter des chaînes de valeur complètes, de l’extraction à la transformation, et servir de base à une industrialisation locale.
L’exploitation des terres rares demande des infrastructures, des compétences techniques et une régulation adaptée pour éviter les déséquilibres économiques ou les risques environnementaux. Pour l’Afrique, l’enjeu est d’attirer les bons investissements et garantir une juste répartition des bénéfices. Des partenariats équilibrés peuvent permettre la création d’emplois, le transfert de technologie et la montée en puissance d’une industrie locale.
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